Guerre en Ukraine : huit morts à Kiev après des frappes russes, annonce Zelensky
Après trois ans et demi du conflit le plus sanglant en Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, la capitale ukrainienne a vécu une nouvelle nuit de bombardements. Une importante attaque russe a visé Kiev dans la nuit de mercredi à jeudi et fait au moins huit morts dont deux enfants, ainsi que des dizaines de blessés, a annoncé le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky.
«Une autre attaque massive de nos villes. Encore des meurtres», a écrit le président sur Telegram après des tirs de missiles et de drones russes, accusant la Russie de «choisir l’option balistique plutôt que la table des négociations» pour mettre fin à la guerre.
Passer la publicitéSelon l’administration militaire, cette attaque, qui intervient au moment où les efforts diplomatiques engagés par Donald Trump pour tenter de mettre fin à la guerre s’enlisent, a été menée à la fois à l’aide de drones et de missiles - balistiques, de croisière et hypersoniques - qui ont frappé la capitale en plus de 20 endroits.
Plusieurs bâtiments touchés
Pendant la nuit, des alertes aériennes ont été en vigueur dans l’ensemble du territoire ukrainien. Des journalistes de l’AFP ont entendu de puissantes explosions à plusieurs reprises. Ils ont vu un missile être abattu, les débris incandescents retombant, et entendu le son de drones survolant la ville, tandis que des habitants se réfugiaient dans des souterrains et dans le métro.
Plusieurs immeubles résidentiels ont été endommagés. Un bâtiment de cinq étages s’est effondré, bloquant des habitants sous les décombres, a indiqué la même source. Une école maternelle a subi des dégâts, des dizaines de voitures ont été détruites et un centre commercial du centre-ville a été touché.
Dans un premier bilan, le ministre de l’Intérieur, Igor Klymenko, avait fait état de quatre morts dont deux enfants et plus de 20 blessés, précisant que les opérations de secours se poursuivaient. «Voilà tout ce qu’il y a à savoir concernant l’État terroriste, Poutine, et leur «désir» de paix», a réagi le chef de l’administration présidentielle, Andriï Iermak, sur Telegram, visant la Russie et son président.
Côté russe, l’armée a indiqué avoir intercepté 102 drones ukrainiens, alors que les attaques aériennes de Kiev ciblant les raffineries ces dernières semaines ont fait flamber le prix de l’essence.
Passer la publicitéDes négociations au point mort
Fin juillet, des bombardements russes avaient fait plus de 30 morts dont cinq enfants à Kiev, l’une des attaques les plus meurtrières dans la capitale ukrainienne depuis le début de l’invasion russe à grande échelle en 2022.
Ces frappes avaient poussé Donald Trump à renforcer la pression sur Moscou pour accepter une trêve et conduit à sa rencontre avec Vladimir Poutine en Alaska le 15 août. Après ce sommet, suivi par une visite à Washington du président ukrainien Volodymyr Zelensky accompagné de ses alliés européens, le dirigeant américain a dit vouloir préparer une rencontre en face-à-face entre les présidents russe et ukrainien. Depuis, il n’y a toutefois pas eu d’avancées en vue d’un tel sommet, Moscou et Kiev se rejetant la responsabilité d’un blocage.
Avant la conclusion d’un hypothétique accord de paix, l’Ukraine veut obtenir des garanties de sécurité des Occidentaux pour dissuader Moscou de toute nouvelle attaque. Alors que le Kremlin s’est dit «défavorable» mercredi à un éventuel envoi de troupes européennes en Ukraine dans le cadre d’un potentiel accord de paix, Volodymyr Zelensky a assuré voir «des signaux très négatifs et arrogants de la part de Moscou concernant les négociations» de paix. Il a appelé à «faire pression» pour «forcer la Russie à prendre des mesures concrètes».
L’armée russe, qui occupe environ 20% de l’Ukraine, dans l’Est et le Sud, a accéléré sa progression sur le terrain ces derniers mois face à des unités ukrainiennes moins nombreuses et moins bien équipées. Pour la première fois mardi, l’Ukraine a reconnu que les soldats russes avaient pénétré dans sa région de Dnipropetrovsk (centre-est), où Moscou avait revendiqué de son côté des avancées dès le mois de juillet. Cette région ne fait pas partie des cinq régions ukrainiennes dont Moscou revendique l’annexion.