Trois morts dans des manifestations violentes en Indonésie
Des manifestations violentes, faisant au moins trois morts, ont de nouveau eu lieu en Indonésie, samedi 30 août. La première économie d'Asie du Sud-Est est en proie à un mécontentement croissant ces dernières semaines en raison des difficultés économiques d'une grande partie de la population. Les avantages financiers récemment accordés aux membres du Parlement ont accentué les récriminations et la mort d'un conducteur de moto-taxi, écrasé par un véhicule de police, et dont les images du décès sont devenues virales, a déclenché des protestations de rue à grande échelle depuis vendredi.
Des milliers de personnes, dont beaucoup de conducteurs de moto-taxi, ont manifesté ces derniers jours à Jakarta, lançant notamment des pierres et des cocktails Molotov devant le siège de la police. Des manifestations se sont également produites dans d'autres grandes villes de l'archipel comme Yogyakarta, Bandung, Solo et Semarang à Java, et à Medan (Sumatra). Au moins trois personnes ont été tuées et quatre blessées à Makassar, la plus grande ville de l'île orientale des Célèbes, vendredi soir, après que des manifestants ont mis le feu à un bâtiment public. Samedi, de nouvelles protestations, réunissant des centaines de personnes, ont eu lieu, notamment à Surabaya, selon un journaliste de l'AFP sur place, ainsi qu'à Bali.
TikTok suspend sa fonction "live"
La plateforme de réseaux sociaux TikTok a annoncé samedi suspendre pour "quelques jours" sa fonctionnalité "live" (direct) dans le pays, "en raison de l'escalade de la violence" lors des dernières manifestations.
Ces manifestations représentent le plus grand test du président Prabowo Subianto depuis sa prise de fonctions en octobre. Ce dernier, et le chef de la police nationale, ont promis d'enquêter sur la mort du moto-taxi. Sept officiers de la Brimob, accusés d'avoir violé le code de déontologie, ont été arrêtés.