Indonésie : une ONG annonce un bilan de dix morts lors des manifestations

Indonésie : une ONG annonce un bilan de dix morts lors des manifestations

Les manifestations ont débuté le 25 août pour protester contre une indemnité versée aux députés, sur fond de fort mécontentement face aux inégalités économiques. Bilal WIBISONO / REUTERS

900 personnes ont également été blessées et des milliers interpellées. Plusieurs dizaines de personnes sont encore portées disparues.

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Le bilan des manifestations violentes qui ont agité l'Indonésie depuis la semaine dernière est monté à dix morts, a indiqué mercredi un groupe local de défense des droits humains. La Commission nationale des droits de l'homme ou Komnas HAM, a déclaré mercredi à l'AFP avoir reçu des informations faisant état de 10 morts.

«Selon des indications, certains d'entre eux ont été victimes d'un recours excessif à la force de la part des autorités», a dit Anis Hidayah, responsable de cette commission indépendante. Un précédent bilan, vérifié par l'AFP, faisait état d'au moins six décès liés aux manifestations depuis la semaine dernière. Les décès rapportés par la Komnas ont été signalés dans les régions de Jakarta, de Makassar (Célèbes), Java Centre et de Papouasie.

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Un bilan encore provisoire

Les manifestations ont débuté le 25 août pour protester contre une indemnité versée aux députés, sur fond de fort mécontentement face aux inégalités économiques. Elles ont dégénéré après la mort jeudi à Jakarta d'un chauffeur de moto-taxi écrasé par un fourgon de police et se sont transformées en mouvement de colère contre la police et les institutions.

La Commission a également comptabilisé 900 blessés et des milliers de personnes interpellées, dont la plupart ont ensuite été relâchées. «Il est possible que ces chiffres grimpent», a ajouté Anis Hidayah. Une ONG indonésienne, la Legal Aid Foundation (YLBHI), a également fait état de 10 morts et de centaines de blessés. Amnesty International Indonesia a également évoqué un bilan de dix morts et a exhorté le gouvernement à «mener une enquête indépendante».

Des enquêtes rapides, approfondies et transparentes réclamées

Mardi, la Commission pour les personnes disparues et les victimes de violences (KontraS), ONG locale, avait indiqué qu'au moins vingt personnes étaient portées disparues après les troubles. Lundi, le bureau des droits de l'homme de l'ONU a réclamé des enquêtes rapides, approfondies et transparentes sur «toutes les violations alléguées des droits de l'homme, y compris en ce qui concerne l'usage de la force» au cours des manifestations. Contactée par l'AFP, la police nationale n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.

Les tensions avaient initialement conduit le président Prabowo Subianto à annuler un déplacement officiel prévu en Chine. Mais Prabowo s'est finalement envolé mardi soir pour la Chine pour assister mercredi à un défilé militaire marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale il y a 80 ans. Prabowo a reçu des informations indiquant «que la vie publique revenait progressivement à la normale», a déclaré mardi soir le ministre du Secrétariat d'État, Prasetyo Hadi.