La Macédoine du Nord estime «réaliste» une entrée en 2030 dans l'UE

Le ministre des Affaires étrangères de Macédoine du Nord a jugé mardi que l'objectif d'intégrer l'Union européenne était «réaliste», en dépit d'un différend de longue date avec la Bulgarie. La route de l'adhésion de la Macédoine du Nord est bloquée par la Bulgarie, pays voisin et membre de l'UE, qui exige que ce pays des Balkans modifie sa Constitution pour reconnaître sa minorité bulgare. 

Mais le chef de la diplomatie de la Macédoine du Nord, Timco Mucunski, s'est dit mardi optimiste sur une sortie de crise, estimant que l'entrée dans l'UE en 2030 «pouvait être réaliste s'il y a une volonté politique». «Mon optimisme vient du fait que depuis quelques mois nous avons un gouvernement dont les actes prouvent qu'il cherche l'intégration européenne» du pays, a-t-il affirmé après un entretien à Prague avec son homologue tchèque Jan Lipavsky.

Timco Mucunski a pris la tête de la diplomatie de la Macédoine du Nord après que le parti nationaliste VMRO-DPMNE dont il est membre a gagné les élections en mai. Le parti a promis la fermeté dans le différend avec la Bulgarie, et a refusé de reconnaître l'appellation Macédoine du Nord, fruit d'un accord signé en 2018 avec la Grèce sur le nom du pays.

La Macédoine du Nord prête à «des négociations avec la Bulgarie»

Mais le chef de la diplomatie a affirmé que la Macédoine du Nord progressait sur le chemin des réformes demandées par Bruxelles, notamment en matière de lutte contre la corruption, et a appelé Bruxelles à en tenir compte. La Commission européenne a déclaré la semaine dernière que la Macédoine du Nord «devait continuer de travailler à la mise en œuvre des réformes». Timco Mucunski a déclaré que son pays était prêt à «des négociations avec la Bulgarie sur des compromis et des solutions qui rendront l'adhésion à l'UE réaliste». «Nous voulons arrêter de suivre leurs demandes de changements sans voir aucun résultat», a-t-il cependant ajouté.

Le premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, dont le pays exerce la présidence tournante de l'UE, a offert sa médiation entre la Macédoine du Nord et la Bulgarie lors d'une visite d'État à Skopje en septembre. Mais le premier ministre nationaliste hongrois a suscité la défiance à Bruxelles en se rendant à Moscou auprès du président russe Vladimir Poutine en juillet, puis la semaine dernière en Géorgie au moment même où l'opposition pro-européenne y dénonçait une fraude électorale.