Blocage de l’aide humanitaire à Gaza : deux enquêtes ouvertes pour complicité de génocide contre des Franco-Israéliens

À la suite de deux plaintes avec constitution de parties civiles déposées en novembre 2024, le parquet national antiterroriste (Pnat) a indiqué vendredi 6 juin avoir « pris des réquisitions d’ouverture de deux informations judiciaires des chefs de complicité de génocide, provocation publique et directe au génocide suivie d’effet et complicité de crimes contre l’humanité, entre le 1er janvier 2024 et mai 2024 sur le territoire d’Israël, d’Égypte et de Gaza. »

Les deux plaintes avaient été déposées par Avocats pour la justice au Proche-Orient et Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient pour l’une, et par l’association Union juive française pour la paix (UJFP), notamment, pour l’autre, rappelle l’Agence France Presse (AFP).

Des associations pro-Israël visées

Dans sa plainte, l’UJFP dénonçait « l’organisation, la participation et l’appel à participer à des actions concrètes de blocage de l’aide humanitaire à destination du territoire occupé de Gaza, notamment en empêchant physiquement le passage des camions aux postes frontières contrôlés par l’armée israélienne ».

Selon une source proche du dossier, le réquisitoire introductif du Pnat pour cette plainte date du 21 mai, et vise au moins une association et deux personnes physiques pour des faits qui se seraient déroulés aux postes frontières de Nitzana et de Kerem Shalom. Deux juges d’instruction spécialisés du pôle crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris ont été désignés, selon une autre source proche du dossier.

« Nous sommes très satisfaites de cette décision parfaitement cohérente avec la démonstration factuelle et juridique et les preuves objectives apportées par les parties civiles et attendons de voir si la suite de l’instruction sera tout aussi cohérente », ont réagi les avocates de l’UJFP, Maîtres Damia Taharraoui et Marion Lafouge auprès de l’AFP. « La période de prévention », c’est-à-dire la période à laquelle se sont déroulés les faits visés par l’information judiciaire, « remonte à janvier 2024, à un moment où personne ne voulait entendre parler de génocide », ont-elles souligné.

Leur plainte, avec constitution de partie civile pour complicité de génocide et incitation à la commission d’un génocide, vise des figures d’Israël is forever et Tzav-9, des associations pro-Israël présentées comme de nationalité française. Celle d’Avocats pour la justice au Proche-Orient et la Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient (CAPJPO) – Europalestine, en s’appuyant notamment sur des photos, vidéos et prises de paroles publiques, accusaient des responsables d’Israël is forever d’avoir bloqué des véhicules humanitaires, explique l’AFP.

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