«C'est toujours difficile pour moi d'en parler. J'y ai perdu deux hommes...», lâche Éric Zanolini, qui commandait le détachement français sous mandat de l'ONU présent à Karin-Plaza (Croatie) en 1993. Sa voix rieuse devient rauque. Ses soldats, déployés dans la Krajina, une zone majoritairement peuplée de Serbes, devaient s'interposer entre ces derniers et l'armée croate. «Les Serbes, au début de la guerre, ont pris les armes et de facto coupé la Croatie en deux, la liaison Split-Zagreb ne pouvait plus se faire que par la mer». L'armée française va se retrouver sous les tirs croisés des deux belligérants, et ne devra son salut qu'à l'opération d'évacuation commandée par un lieutenant-colonel de l'armée tchécoslovaque, Petr Pavel, élu président de Tchéquie en janvier 2023, et ses 27 volontaires.
«Notre mission était d'établir sur zone les conditions nécessaires au dialogue», relate Éric Zanolini. Mais «très vite», il s'aperçoit que le dialogue ne sera pas possible et alerte sa hiérarchie sur…