"Nétanyahou ne veut pas arrêter la guerre à Gaza tout de suite" : le Premier ministre israélien joue la montre pour conserver sa coalition politique

Les négociations indirectes entre le Hamas et Israël ont débuté, il y a cinq jours, et toujours pas de fumée blanche, vendredi 11 juillet. Les différents sont encore nombreux et concernent notamment les zones de redéploiement des soldats israéliens en cas de cessez-le-feu. Si c’est aussi long et difficile, c’est aussi parce que le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou semble jouer la montre.

Benyamin Nétanyahou doit tenir encore seize jours, jusqu'à fin juillet 2025, avant les vacances des députés pour conserver sa coalition au moins jusqu'à la rentrée parlementaire, prévue le 19 octobre. Pour s'accrocher encore un peu plus longtemps au pouvoir, il ne doit surtout pas se mettre à dos ses alliés d'extrême droite qui veulent continuer la guerre.

"Il y a un risque que son gouvernement tombe"

Gershon Baskin est un ancien négociateur israélien. C'est lui notamment qui avait participé aux pourparlers avec le Hamas il y a une quinzaine d'années, lors de la libération du soldat Gilad Shalit : "Nétanyahou ne veut pas arrêter la guerre tout de suite parce qu'il y a un risque que son gouvernement tombe à cause de Ben-Gvir et de Smotrich [dirigeants de partis d'extrême droite], notamment si les négociateurs valident un accord qui puisse aboutir à la fin des combats. Nétanyahou est préoccupé par le fait qu'il n'y ait pas d'autre solution parce que le Hamas restera dans l'enclave si Israël se retire de Gaza."

Alors Benyamin Nétanyahou donne des gages à ces deux ministres. Avant de partir à Washington dimanche dernier, il a demandé à son armée de préparer une expulsion massive de plus d'un demi-million de déplacés palestiniens vers le sud de l'enclave. À voir si Israël s'apprête à franchir encore un cran dans l'horreur ou si c'est une simple annonce destinée à rassurer ses alliés d'extrême droite.