"On va bien voir" : les Palestiniens de Cisjordanie occupée accordent peu d'espoir à un potentiel cessez-le-feu entre Israël et le Hamas
Un nouveau cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est-il possible ? Alors que le Hamas a annoncé, vendredi 4 juillet, être prêt à s'engager dans des pourparlers pour la mise en œuvre d'une trêve de 60 jours avec l'Etat hébreu, Donald Trump se dit optimiste quant à l'aboutissement d'un accord dès cette semaine. Le président américain, qui pousse pour un accord de trêve et la libération d'une partie des otages dans la bande de Gaza, reçoit lundi 7 juillet le premier ministre israélien à Washington. En parallèle de cette rencontre, des négociations indirectes entre Israël et le Hamas ont débuté au Qatar dimanche soir.
Dans les rues de Ramallah, en Cisjordanie occupée, les Palestiniens ne semblent pas croire à une soudaine sensibilité de Donald Trump ou de Benyamin Nétanyahou face à la catastrophe humanitaire qui se joue à Gaza, après 21 mois de guerre.
Des négociations qui suscitent peu d'espoir
Rania, une étudiante en droit, ne mise absolument pas sur une paix durable dans l'enclave palestinienne. Elle critique les négociations en cours et doute des intensions israéliennes : "Ils font ça seulement dans leur intérêt personnel… Pour polir leur image auprès des populations, auprès du monde, se poser en victimes qui souhaitent le cessez-le-feu." Selon elle, l'hypothèse d'un cessez-le-feu est pensée "pour qu’à l’issue de cette période", Israël voie "si le Hamas va rompre la trêve, ou faire quoi que ce soit qui justifie que l’occupation revienne, et recommence à détruire Gaza encore un peu plus."
Même sentiment pour Jawal. Ce chauffeur de taxi ne place aucune confiance dans les décisions d’Israël : "On va bien voir, car l’occupation israélienne est perfide." Il établit un rapprochement avec la trêve annoncée il y a quelques mois pour le sud Liban : "Jusqu’à présent, Israël ne la respecte pas." L’implication des Etats-Unis dans ces tentatives d'aboutir à un accord de trêve entre les deux Etats n’est pas une bonne nouvelle, selon Jawal. L'intervention de Donald Trump ne le rassure pas.
"Les Etats-Unis, ou Nétanyahou ou le président Macron… Tous ces régimes constituent fondamentalement un seul et même régime. Nétanyahou le tueur d’enfants a tout leur soutien. Je ne pense pas qu’ils auront pitié des enfants de Gaza."
Jawal, chauffeur de taxi palestinien en Cisjordanie occupéeà franceinfo
C’est donc sans espoir de paix durable que les Palestiniens suivront cette visite du dirigeant israélien aux Etats-Unis. Insensibles aux effets d’annonce de Donald Trump, qui se pose en faiseur de paix.