Les supporters israéliens de retour à Tel-Aviv après la nuit de violences à Amsterdam

Un premier avion transportant des supporters israéliens évacués d'Amsterdam a atterri, vendredi 8 novembre, à Tel-Aviv, au lendemain de heurts qui ont eu lieu en marge d'un match de football entre l'Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, qui ont suscité des réactions d'indignation dans le monde et en Israël.

En plus des vols réguliers, quatre vols spéciaux d'évacuation étaient prévus vendredi et deux autres samedi, selon une porte-parole de la compagnie aérienne israélienne El Al.

"Cela signifie qu'environ 1 850 Israéliens rentreront d'Amsterdam à Tel-Aviv", a-t-elle précisé.

À lire aussiCe que l'on sait des violences commises à Amsterdam contre des supporters du Maccabi Tel-Aviv

De son côté, la police néerlandaise a fait état de cinq personnes brièvement hospitalisées et de 62 arrestations après les violences de la nuit, qualifiées d'"explosion d'antisémitisme" par la maire de la ville, vers laquelle Israël a dépêché des avions pour rapatrier les supporters.

Ces violences représentent une "explosion d'antisémitisme" qui "n'avait pas été vue depuis longtemps", a déclaré la maire d'Amsterdam Femke Halsema, faisant état de personnes qui ont frappé des supporters de l'équipe Maccabi Tel-Aviv avant de prendre la fuite, avec des "hooligans sur des scooters" à la recherche de supporters israéliens.

Elle a également annoncé un renforcement des mesures de sécurité ainsi qu'une interdiction temporaire des manifestations dans la capitale.

"Rien à voir avec le football"

En Israël, les scènes de violences ont suscité une vive émotion, dans un contexte marqué par la montée des actes antisémites dans le monde depuis la guerre entre Israël et le Hamas, des représentants de l'UE et des États-Unis déplorant en septembre un "tsunami d'antisémitisme".

Les joueurs du Maccabi Tel-Aviv qui ont atterri à Ben Gourion n'ont pas fait de commentaires, mais le patron du club, Ben Mansford, a qualifié les événements de "tragiques".

"Beaucoup de gens sont allés à un match pour soutenir le Maccabi Tel-Aviv, pour soutenir Israël, pour soutenir l'Étoile de David", a-t-il dit aux journalistes.

"Et les voir courir vers les rivières, se faire frapper sans défense au sol (...), c'est vraiment une période très triste pour nous tous compte tenu de ce que nous avons vécu cette dernière année." Pour lui, les violences n'avaient "rien à voir avec le football".

Les supporters de son club ne sont pas particulièrement réputés violents, mais des images circulant vendredi sur les réseaux sociaux et présentées comme filmées à Amsterdam montrent ce qui semble être des dizaines de fans du club chantant en hébreu "Que l'armée israélienne gagne! On va n***** les Arabes!".

Des joueurs du club de football israélien Maccabi Tel-Aviv, de retour d'Amsterdam, arrivent à l'aéroport international Ben-Gurion de Tel-Aviv, le 8 novembre 2024
Des joueurs du club de football israélien Maccabi Tel-Aviv, de retour d'Amsterdam, arrivent à l'aéroport international Ben-Gurion de Tel-Aviv, le 8 novembre 2024 © Jack GUEZ / AFP

Jeudi après-midi, une centaine de supporters israéliens s'étaient rassemblés sur la place du Dam, entourés d'un important dispositif policier, avant de se rendre au stade Johan Cruyff à Amsterdam.

Dans un communiqué, l'association palestinienne de football a dénoncé le "racisme anti-palestinien et l'islamophobie manifestée par les supporters du Maccabi Tel-Aviv, qui ont également attaqué des maisons et des magasins arborant le drapeau palestinien en solidarité avec les victimes du génocide en cours".

Un rassemblement propalestinien condamnant la venue du club israélien était initialement prévu aux abords du stade, mais avait été déplacé un peu plus loin dans le quartier par la mairie pour des raisons de sécurité.

Les services du Premier ministre israélien, qui a ordonné au Mossad, le renseignement extérieur israélien, d'élaborer un plan d'action pour prévenir les violences lors de futurs événements sportifs, ont appelé les supporters de la section basket du Maccabi Tel-Aviv à éviter un match du club vendredi en Italie, disant craindre "une vague d'actions similaires". La rencontre n'a toutefois donné lieu à aucun incident.

Avec AFP