Trêve à Gaza : Israël menace le Hamas de conséquences "inimaginables" sil ne libère pas les otages

Le Premier ministre israélien a menacé le Hamas, lundi 3 mars, de conséquences qu'il ne peut "pas imaginer" s'il ne relâche pas les otages israéliens retenus à Gaza.

"Je dis au Hamas : si vous ne libérez pas nos otages, il y aura des conséquences que vous ne pouvez pas imaginer", a déclaré Benjamin Netanyahu à la tribune du Parlement à Jérusalem. L'avenir de la trêve à Gaza, entrée en vigueur le 19 janvier après plus de 15 mois de guerre, semble incertain.

La session parlementaire a été particulièrement chahutée, notamment par des proches d'otages qui ont conspué Benjamin Netanyahu avant d'être évacués par des agents de sécurité.

À lire aussiQuelle suite pour la trêve à Gaza ? La deuxième phase du cessez-le-feu en suspens

"Si le Hamas ne libère pas bientôt les otages, les portes de Gaza se fermeront et les portes de l'enfer s'ouvriront", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Israël Katz, selon un communiqué de son ministère.

"Nous reviendrons à la lutte et ils se heurteront à [une armée] dotée de forces et de méthodes qu'ils n'ont jamais connues", a-t-il ajouté.

À voir aussiRony Brauman sur Gaza : "Aucune population n'a subi de bombardements d'une telle intensité"

Selon des médias israéliens, Benjamin Netanyahu a un plan de "pression maximale" sur le mouvement islamiste palestinien pour le contraindre à accepter une prolongation de la première phase de la trêve, qui s'est achevée samedi, aux conditions posées par Israël.

Selon le Premier ministre israélien, Israël a accepté un compromis américain prévoyant l'extension de cette première phase pendant le ramadan (commencé samedi) et la Pâque juive, soit jusqu'à la mi-avril.

Il a annoncé dimanche la suspension de l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza en reprochant au Hamas son refus de ce projet, et en le menaçant d'"autres conséquences" en cas de désaccord persistant, sans préciser lesquelles.

Le Hamas insiste lui sur la mise en œuvre des deux étapes restantes de l'accord de trêve initial arraché grâce à la médiation du Qatar avec l'aide des États-Unis et de l'Égypte.

Selon l'ex-président américain Joe Biden, ces deux étapes doivent mener à un cessez-le-feu global et permanent à Gaza et au retrait de toutes les troupes israéliennes de ce territoire.

Un projet baptisé : "plan Enfer"

Plusieurs membres du gouvernement israélien répètent régulièrement vouloir conserver à long terme une présence militaire à l'intérieur de Gaza le long de la frontière avec l'Égypte. 

Selon la radio-télévision publique israélienne Kan, le Premier ministre israélien veut prolonger la première phase d'au moins une semaine, dans l'attente d'une visite de l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.

Selon des sources proches de Benjamin Netanyahu citées par Kan, il attendrait de voir si les médiateurs parviennent à persuader le Hamas de transiger, faute de quoi "il envisage de reprendre les combats" dans la bande de Gaza.

En attendant, ajoute Kan, le chef du gouvernement a élaboré des mesures pour accroître la pression sur le Hamas cette semaine.

À lire aussiIsraël bloque l'aide à Gaza après le désaccord sur la trêve, le Hamas dénonce un "crime de guerre"

Ce projet baptisé "Plan Enfer" prévoit, après le blocage de l'aide humanitaire destinée à Gaza, le déplacement forcé des habitants du nord du territoire palestinien vers le sud et l'interruption de l'approvisionnement en électricité.

La mesure ultime, si le Hamas ne cédait pas, serait un retour complet à la guerre, en utilisant cette fois les bombes lourdes récemment mises à disposition par la nouvelle administration américaine de Donald Trump, et les milliards d'armes et équipements militaires qu'elle envoie à Israël.

Le quotidien Israel Hayom crédite toutefois Benjamin Netanyahu, contrairement à ses alliés d'extrême droite au sein du gouvernement, de vouloir "épuiser toutes les possibilités de libérer les otages avant de reprendre la guerre".

Dimanche, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, chef d'un parti d'extrême droite clef pour la survie du gouvernement, a appelé à aller plus loin que le blocage de l'aide à Gaza.

Il faut "ouvrir [les] portes [de l'enfer] aussi rapidement et violemment que possible (...) jusqu'à la victoire totale", a-t-il dit, "nous sommes restés au gouvernement pour [y] veiller".

Avec AFP