Élisabeth Borne annonce des « fouilles de sacs » avec « les forces de l’ordre » à l’école
Sans doute, s’estimait-elle à la traîne au regard des surenchères sécuritaires de ses collègues de la Justice, Gérald Darmanin, et de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ou encore de la proposition de loi de l’un de ses prédécesseurs Gabriel Attal visant à mettre à bas les principes de la justice des mineurs. La ministre de l’Éducation nationale a donc pris les devants, vendredi 21 février, et a annoncé sur BFMTV des « fouilles inopinées de sacs » à l’école ou aux abords des établissements scolaires. Des opérations qui seraient organisées « régulièrement » avec « le préfet, le procureur, le représentant de l’Éducation nationale » et ce à partir du printemps.
Ces fouilles seraient réalisées avec des « forces de l’ordre puisque ça ne rentre pas dans les prérogatives des personnels de l’Éducation », a précisé la ministre, justifiant la mesure par l’« usage beaucoup plus répandu des armes blanches » chez les jeunes. Une référence notamment au cas de ce lycéen de 17 ans grièvement blessé à l’arme blanche dans la cour de son établissement à Bagneux (Hauts-de-Seine) début février.
Des policiers mais pas d’assistants d’éducation
Élisabeth Borne a également réaffirmé son intention de modifier le code de l’éducation afin que, si un port d’arme blanche est constaté dans un établissement scolaire, l’élève mis en cause « passe systématiquement devant un conseil de discipline ». Jusqu’ici « c’était à l’appréciation du chef d’établissement », a commenté la ministre qui ajoute qu’un signalement sera également « systématiquement » fait au procureur.
Si la locataire de la rue de Grenelle affiche volontiers ce volet répressif, elle se fait beaucoup moins dissert sur l’aspect éducatif de la lutte contre la violence. Quand bien même les enseignants et parents d’élève ne cessent d’alerter sur le manque de moyens dont souffrent les établissements.
Si, avant les vacances d’hiver, plus d’une vingtaine de collèges et lycées de Seine-Saint-Denis ont été placés sous la surveillance de 100 fonctionnaires de police, déployés pour « prévenir la réitération d’actes de violence » aux abords des établissements scolaires à la suite d’une série d’incidents, à la dernière rentrée scolaire, le SNES-FSU annonçait qu’il manquait au moins un professeur dans 65 % des collèges et 71 % des lycées de ce département. Au plan national, plus d’un tiers (35 %) des postes d’AED (assistants d’éducation) n’étaient pas pourvus dans les collèges et un quart (25 %) dans les lycées tandis qu’il n’y avait pas d’assistant social dans 80 % des collèges.
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