Manifestations à Madagascar : au moins 22 morts selon l'ONU, le président renvoie le gouvernement

Au moins 22 personnes ont été tuées à Madagascar, d'après l'ONU depuis le début des manifestations ayant embrasé le pays, a annoncé le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme dans un communiqué, lundi 29 septembre. 

"Parmi les victimes figurent des manifestants et des passants tués par des membres des forces de sécurité, mais aussi d'autres tués lors des violences et des pillages généralisés qui ont suivi, perpétrés par des individus et des gangs sans lien avec les manifestants", poursuit le texte du Haut-Commissaire, Volker Türk, qui se dit "choqué" par la "réponse violente des forces de sécurité". "Aucun chiffre officiel ne corrobore ce bilan", a de son côté démenti le ministère des Affaires étrangères malgache.

Mobilisés depuis jeudi, des milliers de protestataires, sollicités via les réseaux sociaux à travers un mouvement baptisé "Gen Z", sont descendus lundi dans les rues de la capitale Antananarivo, a constaté une équipe de l'AFP. Les revendications y dépassent désormais le ras-le-bol initial qui s'exprimait contre les coupures incessantes d'eau et d'électricité.

Contesté personnellement, le président Andry Rajoelina a annoncé lors d'une allocution lundi soir "mettre fin aux fonctions" de son gouvernement, y compris de l'indéboulonnable Christian Ntsay, Premier ministre depuis 2018, quand il avait été nommé par le précédent président. "En attendant la formation du nouveau gouvernement, ceux qui sont en place assureront l'intérim. Durant les trois prochains jours, nous allons recevoir les propositions de noms de Premier ministre", a ajouté le chef d'Etat, qui avait s'était déjà séparé de son ministre de l'Energie vendredi.