Guerre dans la bande de Gaza : "en plus des bombes et des balles", les habitants de l'enclave palestinienne "meurent de faim", alerte le directeur de l'OMS

"Je ne sais pas comment on pourrait appeler cela autrement que des gens mourant de faim en masse, et c'est créé par l'homme. C'est très clair, et c'est à cause du blocus." Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a de nouveau affirmé, mercredi 23 juillet, qu'une "grande proportion" de la population à Gaza souffrait était en perdre la vie à cause du manque extrême de nourriture.

"Les 2,1 millions de personnes piégées dans la zone de guerre qu'est Gaza sont confrontées à un autre tueur, en plus des bombes et des balles : ils meurent de faim. Nous assistons aujourd'hui à une hausse fatale des décès liés à la malnutrition, a martelé Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le taux de malnutrition aiguë globale dépasse 10%, et plus de 20% des femmes enceintes et allaitantes ayant fait l'objet d'un dépistage souffrent de malnutrition, souvent sévère."

L'OMS a pu recenser depuis le début de l'année 21 décès d'enfants de moins de cinq ans liés à la malnutrition, mais l'organisation souligne que ce chiffre est en dessous de la réalité. Mardi, un hôpital de Gaza avait affirmé que 21 enfants étaient morts de malnutrition ou de faim en 72 heures dans le territoire assiégé, ravagé par plus de 21 mois de guerre, déclenchée par une attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.

De son côté, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a accusé l'armée israélienne d'avoir tué à Gaza depuis fin mai plus de 1 000 personnes qui cherchaient à obtenir de l'aide humanitaire, dont la grande majorité près de centres de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation soutenue par les Etats-Unis et Israël au financement opaque.

Israël accuse de son côté le mouvement islamiste Hamas d'exploiter la souffrance des civils, notamment en volant la nourriture distribuée pour la revendre à des prix exorbitants ou en tirant sur les personnes qui attendent l'aide. La GHF fait elle aussi porter la responsabilité de la situation humanitaire sur le Hamas. Les autorités israéliennes affirment régulièrement laisser passer des quantités importantes d'aide, mais les ONG dénoncent de nombreuses restrictions.