Inflexible, le Sénat s'est opposé, mardi 25 novembre, à la suspension de la réforme des retraites, signal supplémentaire d'un compromis budgétaire toujours impossible à entrevoir au Parlement, malgré les espoirs de Sébastien Lecornu et Olivier Faure.
Dominée par la droite, la chambre haute s'est prononcée à 190 voix contre 108 pour refuser ce décalage à janvier 2028 de la réforme "Borne" portant l'âge légal de départ à 64 ans, principale condition posée par les socialistes pour ne pas censurer le gouvernement.
La mesure pourra être rétablie par l'Assemblée nationale par la suite dans le budget de la Sécurité sociale, mais l'opposition très ferme du Sénat risque d'acter des divergences irréconciliables entre les deux chambres du Parlement, au moins sur ce texte.
Emmanuel Macron a "bon espoir" que les parlementaires trouvent un accord
La chambre haute a notamment rétabli une autre mesure très irritante : le gel en 2026 des prestations sociales et des pensions de retraite. Les sénateurs ont néanmoins préservé les pensions inférieures à 1.400 euros par mois qui resteront indexées sur l'inflation.
Ces désaccords profonds entre Assemblée et Sénat risquent d'aboutir à un échec de la commission mixte paritaire (CMP) prévue mercredi soir sur le budget de la Sécu, après le vote du Sénat programmé dans l'après-midi.
Conséquence : l'Assemblée nationale devra statuer sur le projet de budget de la Sécurité sociale en nouvelle lecture la semaine prochaine.
Un compromis impossible ? "Nous allons y arriver", ont pourtant rétorqué tour à tour le chef du gouvernement Sébastien Lecornu lundi et le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, utilisant la même formule. Emmanuel Macron a lui aussi dit mardi, sur RTL, avoir "bon espoir" que les parlementaires, "dont c'est la responsabilité", parviennent à un accord.