C'était l'un des moments les plus attendus des débats sur le budget de la Sécurité sociale pour 2026. Au dernier jour de l'examen de la partie "dépenses" du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), les députés se sont prononcés sur la suspension de la réforme des retraites. L'Assemblée nationale a approuvé largement, avec 255 voix pour et 146 contre, mercredi 12 novembre, la suspension de la réforme des retraites jusqu'au mois de janvier 2028.
Voici comment ont voté les députés présents pour le scrutin.
Marqueur de la politique d'Emmanuel Macron depuis le début de son second quinquennat, cette réforme est régulièrement ciblée par les oppositions, à gauche comme à l'extrême droite. Les débats et l'adoption par l'article 49.3 de la réforme des retraites en mars 2023 avaient provoqué d'importantes manifestations sur tout le territoire. Depuis, plusieurs tentatives d'abrogation de la réforme avaient échoué.
Dans la période d'instabilité politique actuelle, la suspension était la condition non discutable des socialistes pour éviter une censure à Sébastien Lecornu. Grâce à un accord conclu avec eux, le gouvernement avait échappé à deux motions de censure le 16 octobre. Malgré cette concession sur la principale réforme du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, le tour n'était pas encore joué pour le gouvernement. La première copie de l'exécutif pour la suspension a été jugée trop restrictive par certains députés de gauche. Pour s'assurer du vote des socialistes et de certains écologistes et communistes, le gouvernement a finalement déposé un amendement pour élargir cette suspension aux carrières longues, aux catégories dites "actives" et "superactives" de la fonction publique (pompiers, aides-soignantes…) et aux personnes nées au premier trimestre 1965.
Le chemin s'annonce encore long pour l'adoption finale de cette suspension. Le texte du budget de la Sécurité sociale doit encore passer entre les mains du Sénat, probablement à partir de samedi.