"Menace" de la Russie, plan de paix, "nouveau service national" : ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a longuement évoqué la guerre en Ukraine et le renforcement des armées en France, mardi 25 novembre lors d'une interview sur RTL. Le chef de l'Etat, qui a assuré que les Européens ne veulent "pas une paix qui soit une capitulation", a appelé à ne pas se montrer "faibles" face à la "menace" de la Russie. Il a aussi assuré que le nouveau service national volontaire qu'il s'apprête à annoncer n'implique aucunement d'"envoyer nos jeunes en Ukraine". Voici ce qu'il faut retenir de son interview.

Il ne veut "pas une paix qui soit une capitulation" en Ukraine

"Nous voulons la paix mais nous ne voulons pas une paix qui soit une capitulation, c'est-à-dire qui mette l'Ukraine dans une situation impossible, qui donne toute liberté à la Russie, au fond, de continuer d'aller plus loin, y compris vers d'autres [pays] européens, et mette notre sécurité à tous en danger", a déclaré Emmanuel Macron, qui était interrogé sur l'issue de la guerre en Ukraine et le "plan de paix" proposé par Donald Trump.

Il juge que le projet de cessez-le-feu en 28 points présenté par les Etats-Unis "va dans le bon sens". "Il y a des éléments dans ce plan qui méritaient d’être discutés, négociés, améliorés", a-t-il dit, tout en prévenant que "personne ne peut dire à la place des Ukrainiens quelles concessions territoriales ils sont prêts à faire". Le président de la République a par ailleurs affirmé que c'était "aux Européens de décider" comment utiliser les actifs russes gelés, que Donald Trump propose dans son plan d'investir dans des projets menés par les Etats-Unis pour reconstruire l'Ukraine.

Il appelle à ne pas se montrer "faibles" face à la "menace" de la Russie

"Nous aurions tort d'être faibles face à cette menace. Et donc si nous voulons nous protéger, nous Français, ce qui est ma seule obsession, nous devons montrer que nous ne sommes pas faibles avec la puissance qui nous menace le plus", a déclaré le chef de l'Etat, qui estime que la Russie a "une posture beaucoup plus agressive".

"La Russie mène une confrontation stratégique hybride avec les Européens", a aussi rappelé le président de la République, qui a prévenu qu'elle "continuera d'avancer" si les Européens montrent "un signal de faiblesse". Le chef de l'Etat, qui participera mardi après-midi à une réunion par visioconférence de la coalition des soutiens de l'Ukraine, que "ces dernières années, on est montés d'un cran dans la conflictualité avec la Russie".

Il assure que le nouveau service national volontaire ne vise pas "à envoyer nos jeunes en Ukraine"

Le chef de l'Etat a confirmé qu'il préciserait jeudi "la transformation du service national universel vers une nouvelle forme", sans fournir plus de précisions. "Il faut vraiment, en tout cas tout de suite, supprimer toute idée confuse qui consisterait à dire qu'on va envoyer nos jeunes en Ukraine. Ce n'est pas du tout le sens de cette affaire", a-t-il insisté. "Il est très clair que nous devons renforcer le pacte armée-Nation", a-t-il aussi plaidé.

Emmanuel Macron est de nouveau revenu sur les propos du chef d'état-major des Armées, le général Fabien Mandon, qui a récemment estimé que la France devait être prête à "accepter de perdre ses enfants", dans un contexte international de plus en plus tendu. "Les propos ont été déformés et sortis de leur contexte", a-t-il répondu.

Il a "bon espoir" que "les forces parlementaires" trouvent un compromis sur le budget

Emmanuel Macron dit avoir "bon espoir" que "les forces parlementaires dont c'est la responsabilité" trouvent un compromis "dans les prochaines semaines" sur le projet de budget, en dépit de son rejet en première lecture à l'Assemblée. "Si les responsables politiques qui sont au Parlement sont inquiets, plutôt que de commenter leur inquiétude, qu'ils s'occupent de bâtir des compromis pour le pays qu'ils aiment et qu'ils veulent servir", a-t-il déclaré. Interrogé sur la possibilité d'une nouvelle dissolution, il a dit ne pas faire "de politique-fiction".