Frappes israéliennes en Iran : Emmanuel Macron appelle à "la reprise du dialogue" et dénonce la "menace" du programme nucléaire iranien "pour la stabilité collective"

Emmanuel Macron appelle Israël et l'Iran à "la plus grande retenue pour éviter l'escalade". Le président de la République s'exprime à l'Elysée sur la situation au Proche-Orient, vendredi 13 juin, après les frappes israéliennes sur plusieurs sites nucléaires et militaires en Iran.

Emmanuel Macron considère que Téhéran porte "une lourde responsabilité dans la déstabilisation de toute la région", car l'Iran "a rompu ses propres promesses" concernant son programme nucléaire. "Le risque de cette marche vers l'arme nucléaire par l'Iran menace la région, l'Europe et plus généralement la stabilité collective", estime le président français, pour qui "c'est par la négociation" que le dossier "doit désormais être réglé". Il appelle à "la reprise des négociations et la conclusion d'un accord", à l'issue d'un conseil de défense et de sécurité nationale.

"L'Iran a poursuivi son programme ces derniers mois, a continué d'enrichir, et est proche d'un stade critique", qui permet "de produire des engins nucléaires", a assuré Emmanuel Macron. Il reproche à Téhéran d'avoir accumulé "près de 40 fois plus d'uranium enrichi que ce qui lui était autorisé", et rappelle que l'Agence internationale de l'énergie atomique avait "constaté l'impossibilité d'assurer qu'il s'agissait d'un programme pacifique".

Un "renforcement" du dispositif Sentinelle

La France participera "aux opérations de protection et de défense" d'Israël en cas de "représailles" menées par l'Iran, si elle est "en situation de le faire", déclare Emmanuel Macron. Pour autant, le soutien de la France à Israël "n'est pas un soutien inconditionnel et sans limite", insiste Emmanuel Macron. "Je n'envisage aucunement de participer à quelque opération offensive que ce soit. Ce n'est pas notre rôle", assène le chef de l'Etat, qui rappelle qu'"en aucun cas, nous n'avons soutenu les opérations qui mettaient en danger les civils".

"Ceci, en aucun cas, ne doit nous faire oublier Gaza", insiste Emmanuel Macron qui rappelle que les attaques israéliennes à Gaza "sont à remettre dans la perspective du conflit plus large qui se joue dans la région". "Ces attaques ne doivent pas nous détourner de la nécessité d'y établir un cessez-le-feu" entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, insiste Emmanuel Macron, qui qualifie le blocage humanitaire d'"injustifiable". Le président français note à cette occasion que a conférence à l'ONU sur l'Etat palestinien, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, doit être reportée "pour des raisons logistiques et sécuritaires" mais "aura lieu au plus vite".

Le chef de l'Etat français a par ailleurs annoncé un "renforcement" du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, "pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national". "Plusieurs mesures ont aussi été actées pour garantir la sécurité de nos ressortissants et de nos troupes et de nos ambassades dans la région", ajoute Emmanuel Macron, qui '"demande à nos compatriotes de ne pas se rendre sur place, quel que soit le prétexte". "Notre dispositif militaire dans la région est quant à lui en alerte", ajoute le président.