Correspondant à Washington
Le caractère de Joe Biden a fini par jouer contre lui. Son ambition, sa ténacité allant jusqu'à l'obstination, sa soif de revanche sur ceux qui l'ont sous-estimé, sa croyance en lui-même et en son destin, lui avaient permis de réaliser le rêve d'une vie à l'âge où l'on prend normalement sa retraite. Ce sont les mêmes raisons qui l'ont fait briguer envers et contre tout un deuxième mandat, refusant jusqu'au bout d'admettre qu'il n'avait plus les capacités physiques nécessaires, et entourant la fin de sa présidence d'une atmosphère de secret et de faux-semblants.
Biden est sans doute parvenu trop tard à son but. Après avoir été deux fois candidat aux primaires démocrates pour l'élection présidentielle, contraint d'abandonner en 1998 et en 2008, sa longue carrière de sénateur semblait avoir trouvé une fin heureuse lorsque Obama l'avait choisi comme son colistier. Mais au lieu de conclure sa vie politique, sa vice-présidence l'a prolongée. La défaite d'Hillary Clinton…