Le président de la Fed laisse la porte ouverte à des baisses de taux pour soutenir l’emploi aux États-Unis
Sa prise de parole était attendue. Ce vendredi 22 août, à l’occasion des rencontres de Jackson Hole, dans le Wyoming, le président de la banque centrale américaine a indiqué que les États-Unis approchaient du moment où la Fed devra baisser ses taux d'intérêt pour soutenir l'emploi. Une dégradation «rapide» du marché du travail américain n'est pas à exclure et pourrait «justifier» une détente de la politique monétaire, et donc des taux d'intérêt, a prévenu le patron de l'institution.
La Fed se trouve dans une «situation délicate», car les nouveaux droits de douane mis en place par l'exécutif américain commencent dans le même temps à se répercuter sur les prix payés par les consommateurs, au risque de raviver l'inflation, a-t-il ensuite ajouté. «L’impact des droits de douane sur les prix à la consommation est désormais clairement visible», a-t-il souligné.
Passer la publicitéChute des taux d’emprunt de la dette américaine
En théorie, le risque d’une poussée d’inflation incite les banquiers centraux à laisser a minima leurs taux directeurs inchangés. Mais, s’ils estiment qu’il faut soutenir l’activité pour éviter des licenciements, ils tendent à l’inverse à baisser les taux, qui guident le coût du crédit pour les entreprises et les particuliers. «Les risques pesant sur le marché de l’emploi augmentent. Et si ces risques viennent à se matérialiser, ils peuvent se traduire rapidement en hausse des licenciements et du chômage», a observé Jerome Powell.
Son discours a immédiatement été interprété par les investisseurs comme une façon de préparer le terrain à des baisses de taux à l’occasion de la prochaine réunion de la banque centrale des États-Unis, en septembre. Cela a fait brusquement chuter les taux d’emprunt de la dette américaine : le rendement à deux ans - le plus sensible aux évolutions monétaires - passant ainsi en quelques secondes de 3,78% à 3,71%. Le dollar tombait lui aussi, lâchant environ 0,54%, des taux plus bas étant de nature à plomber le cours d’une devise. En revanche, Wall Street a applaudi les propos du patron de la Fed, les principaux indices boursiers américains évoluant en nette hausse vers 14h10 GMT.