Gaza : à Paris, la fontaine des Innocents teintée en rouge sang pour « dénoncer les massacres » et « exiger une réponse ferme de la France »

La fontaine des Innocents, au cœur de Paris, est devenue rouge sang ce mercredi 28 mai. Une action symbolique conduite par les ONG Greenpeace France, Oxfam France, Amnesty International France, Médecins du Monde et Ekō « pour dénoncer les massacres en cours à Gaza et exiger une réponse ferme de la France ». « Gaza : stop au bain de sang », « Macron doit (enfin) agir » ou encore « Cessez-le-Feu », pouvait-on lire sur les pancartes brandies par des militants devant le monument aux eaux teintées à l’aide de colorant alimentaire.

Si l’Union européenne a récemment fait part de son intention de réviser son accord d’association avec Israël ou qu’Emmanuel Macron a dit envisager une reconnaissance de l’État palestinien, aucun acte n’est venu contrarier les plans de Benyamin Netanyahou alors même que, depuis longtemps, l’urgence de mettre un terme à son entreprise génocidaire à Gaza n’est plus à prouver. L’enclave palestinienne est dévastée, les bombardements ont d’ores et déjà fait près de 54 000 victimes, dont une majorité de civils, tandis que la famine menace les survivants avec le blocus de l’aide humanitaire levé seulement au compte-goutte par le pouvoir israélien.

« Si la communauté internationale continue à rester les bras croisés, elle devra répondre de sa complicité dans un génocide »

« Les États qui ont de l’influence sur Israël doivent agir maintenant : faire pression pour un cessez-le-feu immédiat et durable, mettre en œuvre un embargo complet sur les armes, soutenir les procédures judiciaires en cours y compris en coopérant avec la CPI et en mettant en œuvre les décisions de la Cour internationale de justice », insiste la présidente d’Amnesty International France, Anne Savinel-Barras. Le rôle que devrait jouer la France est aussi au cœur des revendications affichées vendredi matin.

« La France ne peut pas se limiter à de simples condamnations verbales. Emmanuel Macron doit faire preuve de fermeté et s’assurer du soutien de la communauté internationale pour que cesse le blocus illégal de la bande de Gaza », martèle Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France, estimant que « la souffrance infligée à la population est insoutenable » et rappelant que « la faim et la limitation de l’accès à l’eau sont utilisées comme arme de guerre, ce qui constitue un crime de guerre ».

Alors qu’en vue de mener à bien son « plan de conquête » de Gaza, le gouvernement israélien souhaite mettre la main sur l’aide humanitaire, via la décriée Gaza Humanitarian Foundation, et contourner l’ONU comme les ONG, le président de Médecins du Monde dénonce une « tragédie orchestrée ». « Quand 48 palettes Médecins du Monde remplies de médicaments et d’équipements médicaux demeurent bloquées aux frontières d’un territoire assiégé, où chaque jour menace de devenir le dernier pour des millions de civils, et que la faim elle-même est utilisée comme arme de guerre, nous ne parlons plus d’une crise humanitaire mais d’un abandon délibéré de la population palestinienne », estime-t-il.

Et Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, de prévenir : « Si la communauté internationale continue à rester les bras croisés sans prendre de mesures concrètes alors que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité s’accumulent, elle devra répondre de son aide et de sa complicité dans un génocide. » En conséquence, il demande à Emmanuel Macron d’agir « avec courage, clarté et détermination pour mettre un terme à ce bain de sang » mais aussi au gouvernement de « renoncer à la dissolution d’Urgence Palestine ».

D’autant que l’exécutif pourrait aussi avoir des comptes à rendre aux Français, rappelle Nabil Berbour. « L’opinion bascule face au génocide, à l’apartheid et à l’occupation que subissent les Palestiniens. Les Français, et en particulier les jeunes, nous montrent la voie », juge le directeur de campagne chez Ekō qui renvoie au sondage commandé par son organisation à YouGov, selon lequel « 66 % des Français ayant exprimé une opinion estiment que la France doit appeler l’UE à suspendre l’accord de libre-échange avec Israël ». Dont acte.

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