"America first" : le tourisme étranger recule aux États-Unis sous l’effet de Donald Trump
En marge d’une conférence de presse avec Volodymyr Zelensky, lundi 18 août, Donald Trump s’est vanté qu’aucun étranger en situation irrégulière n’ait franchi les frontières américaines ces derniers mois. Mais ce qu’il oublie de dire, c’est que ce sont aussi les touristes étrangers qui désertent désormais les États-Unis.
En juin, les arrivées de visiteurs internationaux ont chuté de 3,4 % par rapport à l’an dernier. En juillet encore, le recul s’est poursuivi. Certaines nationalités boudent plus que d’autres : -14 % pour les visiteurs chinois, -37 % pour les Canadiens, première clientèle étrangère du pays, et environ -3 % pour les Européens, même si les Français ont été nettement moins nombreux au premier semestre.
Pourtant, 2025 devait être une année faste après la forte croissance du tourisme en 2024. Mais l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche a changé la donne : multiplication des contrôles aux frontières, durcissement des visas, refoulement de voyageurs canadiens, allemands ou français, parfois placés en détention… L’Amérique a cessé de dérouler le tapis rouge.
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Les conséquences sont immédiates pour certaines destinations : New York, la Californie, mais surtout Las Vegas, où les réservations plongent. Les hôtels et casinos commencent à licencier, et les élus locaux alertent sur un boycott durable.
Le coût est lourd pour l’économie américaine. Le tourisme représentait 2 600 milliards de dollars de retombées économiques en 2024, soit près de 3 % du PIB et quelque 20 millions d’emplois. La politique de l'"America First" semble repousser des millions de visiteurs… et leurs dollars.