Rencontre entre Emmanuel Macron et le chef de la diplomatie américaine : "Il n'y a rien de positif à attendre" des États-Unis, selon Nathalie Loiseau

"Les Américains redécouvrent l'Europe, il était temps", lance, jeudi 17 avril sur franceinfo, la députée européenne Renew Nathalie Loiseau, alors que le secrétaire d'État américain Marco Rubio et l'émissaire spécial de Donald Trump en charge des dossiers ukrainien et du Moyen-Orient Steve Witkoff sont à Paris. Ils doivent rencontrer le président Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. "Jusqu'à maintenant, les discussions se passaient sans l'Ukraine et sans les Européens", souligne l'eurodéputée, rappelant que "la guerre en Ukraine est une guerre en Europe" et qu'"il n'y a pas de solutions sans les Européens".

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio arrive en France alors que les négociations initiées par Donald Trump en vue d'un cessez-le-feu général en Ukraine patinent. Pour Nathalie Loiseau, "il n'y a rien de positif à attendre" des États-Unis. "Je pense qu'on sera d'accord sur rien", ajoute-t-elle. Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a également annoncé être présent à Paris jeudi, accompagné de deux ministres, en vue de rencontrer des "représentants" américains, quelques jours après le bombardement de la ville ukrainienne de Soumy qui a tué au moins 35 civils.

"Il y a une complaisance absolument vertigineuse de Donald Trump vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine", affirme Nathalie Loiseau. "Le président américain n'a qu'une hâte, c'est de se réconcilier avec la Russie (…) et il voudrait se débarrasser du problème ukrainien n'importe comment, à n'importe quel prix pour pouvoir faire du business avec la Russie", tance l'ex-ministre des Affaires étrangères.

"Poutine, en trois ans, n'a pas conquis l'Ukraine mais on a l'impression que, en trois mois, il a conquis la Maison-Blanche", tacle Nathalie Loiseau. Selon l'élue Horizons au parlement européen, "Vladimir Poutine ne veut pas la paix (…), la Russie veut gagner du temps et continue ses crimes de guerre en Ukraine".