L'État s’apprête à débloquer 87 nouveaux millions d'euros pour la Nouvelle-Calédonie
L'État va débloquer un nouveau soutien de 87 millions d'euros à la Nouvelle-Calédonie en crise depuis les émeutes du mois de mai et en proie à d'importantes difficultés financières, a annoncé mercredi le ministre de l'Économie et des Finances Antoine Armand. «Je m'apprête à signer un nouveau soutien financier d'urgence de 87 millions d'euros pour couvrir les besoins de trésorerie de la collectivité», a indiqué le ministre en réponse à une question du député de Nouvelle-Calédonie Nicolas Metzdorf (EPR), lors d'une audition devant la Commission des finances de l'Assemblée nationale.
«Le besoin est de un milliard d'euros par an sur cinq ans» car «l'insurrection a détruit entièrement le pays, on a perdu 20 points de PIB, on a un taux de chômage de 50%, plus de 700 entreprises ont été détruites (...), 26.000 personnes ont fui le territoire», a énuméré l'élu. Antoine Armand a rappelé que «le gouvernement précédent avait débloqué un soutien de 100 millions d'euros en juillet» au gouvernement de Nouvelle-Calédonie, mais a reconnu que la situation demeurait «critique, urgente». «Dans les prochains jours, nous serons à votre disposition pour avoir tous les échanges sur la situation économique, avec l'ensemble des partenaires, la situation l'exige», a-t-il assuré.
Le ministre délégué au Budget, Laurent Saint-Martin, a acquiescé : «Je ne peux qu'insister sur la nécessité de faire ce travail ensemble, il faudra objectiver les besoins et les chiffres», a-t-il dit, estimant que «le travail (devait) commencer le plus vite possible».
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Depuis le début des violences le 13 mai, liées à la mobilisation indépendantiste contre un projet de réforme du corps électoral, la Nouvelle-Calédonie connaît un accès de tension inédit depuis la quasi-guerre civile des années 1980 : treize personnes ont été tuées, dont deux gendarmes, des centaines de personnes ont été blessées et les dégâts matériels se montent à au moins 2,2 milliards d'euros. Une délégation transpartisane d'élus et de figures institutionnelles néo-calédoniens est à Paris cette semaine, pour sensibiliser les parlementaires à la situation de ce territoire et présenter un programme de reconstruction à 4,2 milliards d'euros réclamé à l'État.