Chute de Wall Street : les marchés financiers envoient des signaux d'alerte à Donald Trump

L’indice Dow Jones, l’équivalent du CAC 40 à Paris, a fortement chuté, lundi 10 mars, en perdant 2% à la clôture de la Bourse de New York. Et le Nasdaq, qui représente les valeurs technologiques, a cédé 4%.

La crainte d'une récession est d'autant plus alimentée par une hésitation télévisée du président américain, Donald Trump. Dimanche soir, lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision Fox News, la journaliste lui a demandé s'il craignait une récession économique. "Je déteste prédire les choses comme cela", lui a répondu le président, reconnaissant "une période de transition". Le mot "transition" est visiblement mal passé.

Une politique "inflationniste", selon les prévisionnistes

Donald Trump faisait référence à la politique qu’il est en train de mettre en place avec ses partenaires commerciaux et les droits de douane. Or tous les prévisionnistes s’accordent à dire que cette politique est inflationniste. Les taxes imposées aux produits qui entrent aux États-Unis ne peuvent que se reporter sur le prix final des articles achetés par les citoyens américains. Et cela concerne aussi bien les produits de consommation courante que les produits manufacturés, fabriqués avec des matières premières importées, elles-mêmes surtaxées.

Cette inflation qui pèse sur la consommation va peser aussi sur la croissance, d'après les économistes. C’est la grande crainte qui s’ajoute à une situation déjà difficile pour l’économie américaine. Ces difficultés se situent à deux niveaux : le déficit du commerce extérieur et l’emploi.

Un déficit commercial et des licenciements records

La balance commerciale américaine s’est encore dégradée en janvier, après une année 2024 dans le rouge. Le déficit des échanges avec l’international a atteint 131 milliards de dollars (+30% sur un mois), au profit des Chinois et des Européens. Ces derniers ont en effet plus vendu aux Américains qu’ils n'ont acheté américain. Et cela ne plaît pas à Donald Trump.Par ailleurs, les licenciements annoncés par les employeurs du pays ont augmenté de 245% en février, du jamais vu depuis la crise des subprimes en 2008-2009 et l’épisode Covid en 2020.

La hausse de 245%, n'est pas celle du taux de chômage aux États-Unis, mais bien celle du nombre de licenciements : des départs dans la fonction publique avec les limogeages en règle menés par l’administration Trump, mais aussi de la part d’entreprises, inquiètes de la guerre commerciale menée par le président américain et qui commencent à constater des annulations de contrats. Aujourd'hui, les marchés financiers commencent à envoyer des messages au président américain. Un peu plus d’un mois après son retour à la Maison Blanche, le businessman Donald Trump semble être déjà rappelé au principe de réalité.