Guerre à Gaza : depuis l’Égypte, Macron réclame la fin du blocus israélien et dénonce « une situation intenable »

À une cinquantaine de kilomètres du point de passage entre l’Égypte et la bande de Gaza, Emmanuel Macron s’est rendu à El-Arich. Cette ville du Sinaï sert de nœud logistique pour l’aide humanitaire vers l’enclave palestinienne et le passage par Rafah. Depuis le retour du blocus imposé par l’armée israélienne le 18 mars et la fin unilatérale de la trêve, de nombreuses ONG alertent sur l’impact d’une telle décision pour les Gazaouis sur l’accès à l’eau, aux médicaments et au fioul.

Le président français, accompagné par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a répété : « Nous appelons d’abord à une reprise le plus rapidement possible de l’aide humanitaire. » Car pour Emmanuel Macron, « la situation aujourd’hui est intenable et elle n’a jamais été aussi grave », ce qui le pousse à réclamer que les autorités israéliennes cessent leur blocus. Le chef de l’État a également condamné « avec force » les attaques contre les humanitaires et secouristes à Gaza.

Un mépris total de la vie humaine

Cette déclaration intervient après la mort de 15 secouristes et humanitaires, qui ont été tuées par des tirs israéliens sur divers véhicules à Rafah, point de passage entre l’Égypte et Gaza, le 23 mars. « La protection des civils et du personnel humanitaire ainsi qu’un plein accès de l’aide humanitaire constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire, et doivent être respectées », avaient déjà affirmé, lundi 7 avril au Caire, les deux présidents ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie, dans une déclaration conjointe.

Dans la bande de Gaza, plus de 330 travailleurs humanitaires, la plupart d’entre eux appartenant à l’Unrwa, l’agence des Nations unies d’aide aux réfugiés palestiniens, ont été tués depuis octobre 2023, selon les chiffres de l’ONU datant de novembre. Philippe Lazzarini, le commissaire général de l’Unrwa, condamne « les actes de guerre » qui « témoignent d’un mépris total pour la vie humaine, sous les yeux du monde entier. Les gens sont pris au piège, bombardés, déplacés et affamés une fois de plus. Parmi les personnes tuées : des enfants, des travailleurs humanitaires et médicaux, des secouristes et des journalistes. »

Dans un appel avec d’autres fonctionnaires de l’Onu, le responsable de l’Unrwa exhorte l’ensemble des dirigeants à agir « pour faire respecter les principes fondamentaux du droit humanitaire international » car « en raison du siège imposé par les autorités israéliennes, une population entière est privée des éléments essentiels à sa survie » et à « libérer tous les otages » et à « renouveler le cessez-le-feu ».

À Gaza, les opérations israéliennes continuent de tuer quotidiennement des civils. Ces dernières heures, des bombardements ont visé Deir el-Balah, Gaza-ville, Beit Lahia ou Khan Younès. Le ministère de la santé a indiqué que 58 personnes avaient été tuées et 213 blessées ces dernières 24 heures. Au total, 1 449 Gazaouis sont morts depuis le 18 mars et la reprise des offensives israéliennes.

Le mouvement islamiste du Hamas qui avait signé l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 25 janvier, a déclaré mardi que la « nouvelle agression militaire d’Israël ne ramènera pas les otages vivants ; elle mettra leur vie en danger et les tuera », ajoutant que « le seul moyen de les ramener est la négociation ». Les autorités israéliennes avaient rompu cette trêve, afin de contraindre le Hamas à rendre la totalité des otages.

Pour une information libre sur la Palestine

Nous avons été l’un des premiers médias français à défendre le droit des Palestiniens à disposer d’un État viable dans le respect des résolutions de l’ONU. Et nous avons inlassablement défendu la paix au Proche-Orient. Aidez-nous à continuer de vous informer sur ce qui se passe là-bas. Grâce à vos dons.
Je veux en savoir plus !