Chasse aux sans-papiers : quand Fox News embarque avec l’ICE pour commettre des enlèvements… en toute illégalité
La chasse à l’homme raciste se poursuit aux États-Unis. Lors d’une opération de communication filmée par des journalistes embarqués de la chaîne d’extrême droite Fox News, des agents de l’Agence fédérale de l’immigration (ICE) ont surgi, mercredi 6 août, de l’arrière d’un camion de déménagement avant de se jeter sur un groupe de personnes. Gregory Bovino, le chef de la police aux frontières en Californie, a partagé la vidéo de mercredi avec pour titre « Opération Cheval de Troie ».
« Il n’y a aucun sanctuaire qui échappe au gouvernement fédéral », s’est félicité sur X le procureur général par intérim Bill Essayli, dans un contexte de bras de fer entre l’administration Trump et ces villes libérales, comme Los Angeles, dites « sanctuaires » parce qu’elles limitent leur coopération en matière de lutte contre l’immigration. Selon Fox News, au total 16 personnes ont été placées en détention.
Un raid en violation d’une décision de justice
Pourtant, ce raid s’est déroulé en toute illégalité. Depuis juin, les contrôles au faciès suivis d’arrestations à Los Angeles se multiplient. Mais dans la nuit de vendredi 1er au samedi 2 août, une cour d’appel a confirmé l’interdiction de ce type d’opérations. Cette décision rendue initialement au mois de juillet par une juge fédérale a donné raison aux ONG qui dénoncent des arrestations de personnes fondées sur les origines ethniques.
De ce fait, il est interdit « d’interpeller et de détenir des personnes sur la seule base d’amalgames liés à leur apparence, leur façon de parler ou l’endroit où elles se trouvent », a rappelé Mohammad Tajsar, avocat de l’ACLU, influente organisation de défense des droits civiques.
Dans la foulée de la décision de la cour d’appel, Lindsay Toczylowski, directrice générale d’un cabinet d’avocats spécialisé appelé Immigrant Defenders Law Center (ImmDef) a déclaré : « Chaque personne, quel que soit son statut d’immigration, a le droit de vivre, de travailler et d’appartenir à sa communauté sans être traquée, harcelée ou enfermée ».
Au mois de juin, les raids de l’ICE avaient déclenché d’importantes manifestations contre les atteintes aux droits humains à Los Angeles, mais aussi dans tout le pays. Pour l’heure, dans cette ville qualifiée de sanctuaire où vivent 1,35 million d’immigrés, les personnes sans papiers se terrent chez elles, par peur d’être arrêtées.
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