Gaza : après des semaines de blocage, des négociations « intenses » se poursuivent pour prolonger la trêve

Commencée le 18 janvier, la trêve à Gaza, qui a permis de faire taire les armes provisoirement via un cessez-le-feu, vit des heures décisives. La première phase de l’accord est censée prendre fin ce samedi 1er mars, et une seconde phase, qui doit entrer en vigueur le lendemain, est toujours l’objet de « discussions intensives pour examiner les prochaines étapes de l’accord de trêve », selon le gouvernement égyptien. Les négociateurs qataris, israéliens et états-uniens poursuivent les pourparlers au Caire, en Égypte.

Le dernier échange en date, le 26 février, a permis la libération de quelque 643 prisonniers palestiniens, qui a suivi la remise de quatre corps d’otages morts au cours de leur captivité. Durant cette première phase de la trêve, 33 otages ont été remis à Israël via la Croix Rouge. 58 seraient encore détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, dont 34 ont déjà été déclarés morts. Les 24 restants sont tous des hommes de moins de 35 ans. La semaine dernière, le Hamas s’est dit prêt à les libérer « en une seule fois ».

Plan criminel de Trump

Ces discussions devaient débuter « le seizième jour de la première phase », soit début février, selon le porte-parole du ministère des affaires étrangères qatari, Majed Al-Ansari, dans un entretien au Monde publié le 27 février. Celui-ci craignait que « les paramètres de l’accord ne soient plus respectés », ce qui signifierait que « l’accord peut s’effondrer à tout moment ».

Le temps est donc compté pour les pourparlers du Caire, d’autant que la seconde phase de la trêve prévoit initialement le retrait complet de l’armée israélienne de la bande de Gaza, ce dont le premier ministre israélien ne semble pas vouloir entendre parler pour l’heure.

Toutefois, l’arrivée jeudi soir au Caire de la délégation israélienne laisse espérer que la seconde phase puisse être entérinée, malgré la réticence d’Israël, qui a retardé au maximum l’envoi de ses négociateurs. À plusieurs reprises, Benyamin Netanyahou a menacé de reprendre les opérations militaires, et notamment les bombardements, sur la bande de Gaza. Depuis les attaques du Hamas, le 7 octobre 2023, le nombre de Gazaouis morts sous les bombes et les balles israéliennes s’élève à 48 365 morts, selon le ministère de la Santé de l’enclave, administrée par le Hamas.

Ce vendredi, le mouvement islamiste palestinien a appelé la communauté internationale – les États-Unis de Donald Trump en premier lieu – à « faire pression » sur le gouvernement israélien pour prolonger la trêve, et donc mettre en œuvre la seconde phase. La troisième, elle, prévoit la reconstruction de Gaza. Un point central, alors que le président des États-Unis a évoqué un plan criminel basé sur le déplacement forcé de toute la population gazaouie dans des pays arabes voisins, notamment l’Égypte et la Jordanie, qui s’y refusent, malgré les menaces de Donald Trump de suspendre l’aide américaine.

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