Explosion de bus à Tel-Aviv, affaire de la famille Bibas, instrumentalisation par Netanyahou… Comment la trêve est de nouveau menacée

Il refuse obstinément la paix. Soutenu par les inepties de l’administration Donald Trump, Benyamin Netanyahou continue sa fuite en avant guerrière. L’émotion autour de la restitution des corps des otages de la famille Bibas lui en a fourni une occasion supplémentaire, avec la substitution par le Hamas d’une autre dépouille à celle de Shiri Bibas, qui devait être rendue à Israël ce jeudi 20 février aux côtés de celles de ses enfants de 4 ans et 9 mois. Les médecins légistes ont conclu que le corps n’était pas celui de l’otage israélienne, a rapporté un porte-parole de l’armée.

Benyamin Netanyahou dénonce une « violation cruelle et perverse de l’accord » dans un communiqué, avant de promettre : « Nous veillerons à ce que le Hamas paie le prix fort ». Jeudi soir, il enrageait déjà « contre les monstres du Hamas » après leur présentation macabre des cercueils, surplombés d’un portrait de Netanyahou aux dents de vampire et couvert de sang. L’ONU a dénoncé une mise en scène « abjecte et cruelle ».

Une nouvelle « opération intensive » en Cisjordanie

L’horreur de la guerre, ces dépouilles d’enfants, les otages qui n’ont pas encore retrouvé la liberté, les prisonniers, les dizaines de milliers de femmes et d’enfants tués à Gaza, rien ne freine le premier ministre israélien, alors que le Hamas est également accusé d’avoir tué les deux enfants Bibas. L’organisation islamiste maintient qu’ils l’ont été par les bombardements israéliens. Environ 70 personnes restent prisonnières dans la bande de Gaza, dont 35 seraient mortes.

En Israël, des milliers de prisonniers palestiniens sont enfermés, vivants ou morts. « Israël continue de retenir les corps de 665 Palestiniens tués par l’armée, dont 59 enfants et 9 femmes », explique le docteur Mustafa Barghouti à l’Humanité. « Selon les médias israéliens, au moins 1 500 corps de martyrs de Gaza sont retenus près de la prison de Sde Teiman, affirme le représentant de l’Initiative nationale palestinienne au comité exécutif de l’OLP. Les Palestiniens sont des êtres humains égaux, et ont aussi le droit d’enterrer dignement leurs fils et filles disparus. »

Avant l’autopsie de la dépouille, Benyamin Netanyahou a ordonné vendredi matin « une opération intensive contre des centres du terrorisme » en Cisjordanie, après que trois explosions ont eu lieu dans des bus à Bat Yam, en banlieue sud de Tel-Aviv. Le ministre de la Défense Israël Katz a immédiatement accusé des « organisations terroristes palestiniennes », avant de demander à l’armée d’intensifier ses offensives, notamment dans les camps de réfugiés.

Les Palestiniens de Cisjordanie sont, depuis plusieurs mois, la cible des militaires et des colons israéliens, qui n’hésitent pas à assassiner des civils et à accaparer leurs terres, comme depuis plusieurs décennies. Au moins 897 personnes y ont été tuées depuis le 7 octobre 2023, selon un décompte de l’AFP basé sur les données du ministère de la Santé à Ramallah. Et la situation pourrait encore empirer : le 5 février, Donald Trump se donnait quatre semaines pour réfléchir à autoriser l’annexion de la Cisjordanie par Israël

La troisième phase de l’accord plus que jamais menacée

Outre ces deux affaires, Israël continue de bombarder la frontière libano-syrienne au mépris du « cessez-le-feu » avec le Hezbollah au Liban. Tout cela met en danger la deuxième phase de l’accord, qui vise la fin des combats, de l’occupation israélienne à Gaza, et la libération de tous les captifs. Alors même que le Hamas s’est résolu à libérer six prisonniers au lieu de trois ce samedi 22 février, et que ses dirigeants étaient ouverts à libérer tous les Israéliens restants « en une seule fois » lors de cette deuxième phase.

Quant à la troisième phase, celle de la reconstruction de Gaza, elle est plus que jamais menacée après le souhait formulé par Donald Trump de vider la terre palestinienne de sa population. En réaction à ce funeste projet, l’Arabie saoudite accueille ce vendredi une « réunion fraternelle informelle » entre les dirigeants des six pays du Golfe, de l’Égypte et de la Jordanie. Leurs décisions figureront à l’ordre du jour du sommet arabe prévu en Égypte, le 4 mars.

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