Budget 2026 : "Avec ce genre de copie, François Bayrou se prendra une censure en plein visage", affirme Sébastien Chenu

Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 16 juillet. Année blanche, jours fériés supprimés, contribution de solidarité... Il répondait aux questions de Paul Barcelonne.

"Rendez-vous à la rentrée" 

"François Bayrou, avec ce genre de copie, avec ce genre de proposition, se prendra une censure en plein visage", réaffirme sur franceinfo Sébastien Chenu, emboitant le pas aux menaces de censure déjà proférées la veille par Marine Le Pen. Le Premier ministre a présenté mardi 15 juillet sa feuille de route budgétaire pour 2026, prévoyant plus de 40 milliards d’euros d’économies au travers, notamment, d’une "année blanche", de la suppression de deux jours fériés et d’une contribution exceptionnelle des plus hauts revenus. L’élu RN, qui donne "rendez-vous à la rentrée" au chef du gouvernement, assure que "les choses sérieuses vont commencer" lorsque François Bayrou "viendra rendre compte devant le Parlement".

Sébastien Chenu "scandalisé" par les pistes du Premier ministre

Ce plan budgétaire du gouvernement a déclenché une levée de boucliers dans l'opposition, à droite comme à gauche. Le RN agite d’ores et déjà la menace d’une motion de censure. Avec ce plan, "c'est le sort des Français qui est scellé. Leur bilan, c'est la ruine et leur solution, c'est l'austérité. Ce n'est pas François Bayrou qui serait victime de quoi que ce soit s'il était censuré. Le sort de François Bayrou nous importe peu" assure-t-il.

Sébastien Chenu rejette la copie du Premier ministre : "Les pistes budgétaires ne nous convainquent pas, elles nous mécontentent, elles nous scandalisent. Ce ne sont pas des pistes de réformes, ce sont des pistes faites pour gagner du temps et essorer les Français. François Bayrou, s'il persiste, se prendra une censure en plein visage" dit-il.  

La suppression de deux jours fériés chômés par exemple, mesure hautement symbolique du plan, est fortement critiquée par le RN. "C'est plus qu'un symbole", estime Sébastien Chenu. Il pressent "des effets récessifs" d'une telle mesure : "Le lundi de Pâques ou tous ces longs week-ends, ce sont des week-ends dans lesquels il y a de la consommation, dans laquelle le tourisme explose. Ce n'est pas seulement demander aux Français de travailler un jour férié, c'est aussi abîmer un peu plus notre économie du tourisme".

"Dernier chapitre" de François Bayrou "à Matignon", selon le député RN

L'élu du Nord déplore l'asbence d'ambition de François Bayrou qui, selon lui, "ne réforme pas, ne redresse pas le pays, ne change pas les choses". Il se contente de travailler "à périmètre constant", dit-il. "À périmètre constant, vous faites du rabotage, vous demandez aux Français de se serrer la ceinture et aujourd'hui, c'est deux jours fériés et l'année prochaine, ce sera quatre", assure-t-il. Sébastien Chenu charge le Premier ministre : "On a bien compris qu'il n'avait aucune vision, qu'il était paresseux", qu'il "n'avait aucune réflexion sur les réformes possibles dans le pays".

Le député RN écarte enfin les tentatives de rapprochement initiées par François Bayrou à l’égard de son parti. "Il cherche à nous acheter un coup avec la proportionnelle, un coup avec la Banque de la démocratie. Il se met le doigt dans l’œil" et conclut sans appel : "C’est la fin de l’histoire. François Bayrou est en train d’écrire le dernier chapitre de son histoire à Matignon", conclut Sébastien Chenu.