"Jours fériés sacrifiés", "nous le censurerons"... L'opposition réagit vivement aux annonces de François Bayrou sur le budget 2026

François Bayrou a présenté mardi 15 juillet son plan pour économiser plus de 40 milliards d'euros. Suppression de deux jours fériés, "contribution solidaire" des plus hauts revenus, "année blanche" pour les prestations sociales et les retraites... Le Premier ministre a annoncé de nombreuses mesures pour faire face au "surendettement" de la France. Et les réactions politiques ne se sont pas fait attendre.

La suppression de deux jours fériés, "une attaque contre notre histoire" pour le RN

La proposition de supprimer deux jours fériés a d'emblée suscité de vives réactions, tous bords politiques confondus. "Aucun député RN n’acceptera cette mesure, qui relève de la provocation", écrit sur X Jordan Bardella, le président du Rassemblement national. "La suppression de deux jours fériés, par ailleurs aussi chargés de sens que le lundi de Pâques et le 8-Mai, est une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail". 

"Si François Bayrou ne revoit pas sa copie, nous le censurerons", annonce la présidente du groupe RN à l'Assemblée, Marine Le Pen. "Après sept années de gabegie catastrophique, Emmanuel Macron et François Bayrou sont incapables de faire de vraies économies et présentent une énième facture aux Français : près de vingt milliards d’euros d’impôts et de privations", ajoute-t-elle. "Ce gouvernement préfère s’en prendre aux Français, les travailleurs et les retraités, plutôt que de faire la chasse aux gaspillages".  

"Du sang et des larmes pour les Français", fustige le président du groupe UDR à l'Assemblée, Eric Ciotti, après la présentation du plan par le Premier ministre, dénonçant en revanche une "dolce vita pour l’État obèse". "Non-remboursement des médicaments, hausse des impôts, désindexation des retraites… On fait payer aux Français les incuries de la classe politique, sans aucune économie sérieuse sur l’immigration ni sur la dépense publique", déplore Eric Ciotti.

Une partie de la gauche appelle à la censure

"C'est une année noire qu'annonce Bayrou", dénonce le député François Ruffin. "Budgets gelés, malades ciblés, patrimoine de l'État soldé, retraités visés, précaires fragilisés, jours fériés sacrifiés... Mais quoi sur les dividendes records ? Les grandes fortunes ? Les Gafam ? Rien", écrit le député. "Pas d'effort acceptable sans justice. Justice sociale, justice fiscale. Ce sera la censure bien sûr."

"Bayrou déclare la guerre sociale", lâche la cheffe des députés insoumis à l'Assemblée, Mathilde Panot. "Nous censurerons cette politique de malheur", assure-t-elle. "Suppression de deux jours fériés, non-remplacement d’1 fonctionnaire sur 3, déremboursement des médicaments, attaque sur l'assurance chômage, sur les arrêts maladie, privatisations. Nous n’accepterons jamais que le peuple paie les cadeaux faits aux plus riches en faisant courir un risque récessif au pays." 

"C’est un braquage en bande organisée auquel nous assistons", s'indigne Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF. "Supprimer deux jours fériés pour nous faire travailler gratuitement. Baisser le remboursement des maladies graves. Geler les salaires et les pensions. Plus que jamais, il y a de nouvelles Bastilles à prendre", ajoute-t-il. 

"François Bayrou propose donc que le 8 mai, qui commémore la victoire contre le nazisme, ne soit plus férié. On doit le comprendre comment exactement ?", s'étrangle sur X Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Ecologistes.