Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du samedi 30 novembre

A la veille de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait prévenu que son pays conserverait "une totale liberté d'action militaire" au Liban. De fait, l 'armée israélienne a annoncé, samedi 30 novembre, avoir mené plusieurs frappes aériennes contre des positions du Hezbollah, fragilisant la trêve avec le mouvement islamiste libanais. A Gaza, la branche armée du Hamas a publié une nouvelle vidéo d'un des otages capturés le 7 octobre 2023. Voici ce qu'il faut retenir de la journée sur le front de la guerre au Proche-Orient. 

Plusieurs frappes aériennes menées contre des positions du Hezbollah au Liban

L'armée israélienne a annoncé avoir mené plusieurs frappes aériennes contre des positions du Hezbollah dans le sud du Liban. Elle évoque dans un communiqué quatre frappes, dont une visant "une installation du Hezbollah avec des lance-roquettes dans la région de Saïda", la grande ville du sud du Liban qui est située à une trentaine de kilomètres du fleuve Litani au nord duquel le mouvement islamiste doit se replier en vertu de l'accord de cessez-le-feu.

L'armée israélienne dit avoir par ailleurs ciblé "un véhicule militaire opérant près d'un site de fabrication de roquettes du Hezbollah". L'agence de presse officielle libanaise (ANI) avait fait état d'une "frappe de drone sur une voiture" dans le district de Tyr, dans le sud du pays, ainsi que d'un tir d'obus sur Khiam, un village frontalier, et de tirs d'artillerie intermittents à la périphérie du village de Shaqra.

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur mercredi au Liban, après plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et le mouvement armé libanais soutenu par l'Iran. Mais dès jeudi, l'armée libanaise a accusé Israël d'avoir  "violé à plusieurs reprises l'accord"  de cessez-le-feu. 

Des centaines de personnes se recueillent sur le site où le chef du Hezbollah a été tué

Des centaines de personnes, portant des bougies et en larmes, se sont recueillies samedi soir lors d'une cérémonie organisée par le Hezbollah libanais, sur le site où son chef, Hassan Nasrallah, a été tué il y a deux mois dans la banlieue sud de Beyrouth. Des bougies et des drapeaux jaunes de la formation islamiste étaient plantés dans l'immense cratère laissé par l'explosion et sur le talus de gravats avoisinants, illuminés par des projecteurs diffusant une lumière rouge.

Des hauts-parleurs diffusaient des discours du chef du Hezbollah, dont les portraits géants ornent tous les immeubles encore debout mais endommagés entourant le site. La frappe, le 27 septembre, contre Hassan Nasrallah, qui se trouvait dans un bunker souterrain, a détruit une série d'immeubles dans ce quartier résidentiel. Il avait été tué avec d'autres personnes, dont un commandant du front avec Israël dans le sud du Liban et un haut responsable des Gardiens de la Révolution iraniens.

La branche armée du Hamas diffuse une vidéo d'un otage retenu à Gaza

La branche armée du Hamas a publié une nouvelle vidéo d'un des Israéliens pris en otage le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël à partir de la bande de Gaza. Le visage du jeune homme apparaît au milieu de l'obscurité, dans cette vidéo consultée par franceinfo, et tournée sous la contrainte. Il se présente comme Edan Alexander, soldat israélo-américain enlevé alors qu'il était âgé de 19 ans, lors de l'attaque du 7-Octobre. 

Sur ces images, dont la date d'enregistrement ne peut être vérifiée, le jeune homme s'adresse au président américain élu, Donald Trump, et lui demande de ne pas reproduire les "erreurs"  de son prédecesseur, Joe Biden. Il enjoint les  Israéliens de faire pression sur le gouvernement pour sa libération et celle de tous les otages encore retenus en captivité à Gaza. "Le temps ici paraît comme une éternité", ajoute-t-il dans ce document sous-titré en arabe et en hébreu.

"La vidéo choquante d'Edan, citoyen israélo-américain, est une preuve claire qu'en dépit des rumeurs, il y a encore des otages en vie et qu'ils souffrent énormément", a réagi le Forum des familles d'otages, un collectif regroupant la majorité des familles des otages à Gaza. "Un an après le premier unique accord, il est clair pour tout le monde : on ne peut ramener les otages que par un accord", ajoute le Forum dans un communiqué.

Touchée par une frappe, l'ONG World Central Kitchen annonce la suspension de ses opérations à Gaza

Alors que les humanitaires paient un lourd tribut depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, l'ONG américaine World Central Kitchen (WCK) a annoncé la suspension de ses opérations dans la bande de Gaza, après une frappe israélienne mortelle sur un véhicule dans lequel circulait certains de ses employés. "Nous avons le cœur brisé en apprenant qu'un véhicule transportant des collègues de la World Central Kitchen a été touché par une frappe aérienne israélienne à Gaza", a déclaré l'ONG dans un communiqué sans préciser le nombre de ses collègues touchés, disant pour l'heure ne disposer que d'"informations incomplètes" sur les faits.

L'armée israélienne a confirmé que l'un des humanitaires palestiniens dont la défense civile de Gaza a annoncé la mort samedi travaillait pour World Central Kitchen. Tsahal affirme dans un communiqué qu'il s'agit d'un "terroriste" qui "s'est infiltré en Israël et a participé au massacre du 7-Octobre dans le kibboutz Nir Oz", tout proche de la bande de Gaza, et que par ailleurs "il travaillait pour l'organisation WCK". En avril, sept humanitaires de l'ONG avaient été tués dans une frappe alors qu'ils distribuaient de la nourriture dans la bande de Gaza.