Procès en Appel de Boualem Sansal en Algérie : le parquet requiert 10 ans de prison contre l’écrivain

Condamné à cinq en de prison et à 500 000 dinars d’amende (près de 3 500 euros) en première instance, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie, avait annoncé le 2 avril son intention de faire appel de la décision. Moins de trois moins plus tard, le parquet a requis à son encontre 10 ans de réclusion et un million de dinars d’amende, lors d’une audience de la Cour d’appel d’Alger, ce mardi 24 juin.

Accusé « d’atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l’économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays », il avait été arrêté à sa descente d’avion à l’aéroport d’Alger le 16 novembre 2024 après avoir tenu des propos polémiques sur la frontière franco-algérienne dans le média français d’extrême droite Frontières.

Verdict en appel attendu pour le 1er juillet

L’auteur, âgé de 80 ans et atteint d’un cancer de la prostate selon ses proches, a fait ces derniers mois plusieurs allers-retours entre la prison de Koléa, où il est incarcéré, et un hôpital d’Alger. Lors de son procès en mars dernier, le tribunal l’avait condamné à la moitié de la peine demandée par le parquet mais ses soutiens espéraient cette fois des réquisitions moins lourdes. Ils misent également sur une éventuelle grâce présidentielle.

Évoquant la fête nationale algérienne le 5 juillet prochain, le président de son comité de soutien, Arnaud Benedetti, a estimé qu’elle pourrait être « l’occasion pour le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune de décider d’une grâce présidentielle », selon BFMTV. Les précédentes demandes de cette nature, y compris venue d’Emmanuel Macron, sont pour l’heure restées lettre morte. Le verdict en appel, lui, est attendu le 1er juillet.

L’affaire Boualem Sansal a également été l’un des points d’achoppement des tensions qui ont émaillé ces derniers mois les relations franco-algériennes, depuis la reconnaissance l’été dernier par Emmanuel Macron de la souveraine du Maroc sur le Sahara occidental. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ne cessant par la suite de jeter de l’huile sur le feu tandis que le pouvoir algérien versait également dans la surenchère multipliant les expulsions de diplomates français.

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