L’écrivain Boualem Sansal est condamné à cinq ans de prison ferme en Algérie
L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal est condamné ce jeudi 27 mars à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars (3 470 euros) par un tribunal en Algérie. Un jugement qui intervient en pleine crise diplomatique entre Paris et Alger.
Boualem Sansal avait comparu en procès, jeudi 20 mars, devant le tribunal correctionnel de Dar El Beida en Algérie. Le parquet a requis dix ans et une amende d’un million de dinars. L’écrivain était accusé notamment d’atteinte à l’intégrité du territoire algérien, pour avoir repris à son compte, dans la revue française d’extrême droite Frontières, – dont il est membre du comité d’experts – la position du Maroc sur l’appartenance de l’Ouest algérien au Maroc. Depuis son arrestation, le 16 novembre 2024 à l’aéroport d’Alger, l’écrivain est incarcéré dans une unité pénitentiaire d’un hôpital de la capitale.
Un « procès fantôme tenu dans le plus grand secret »
Son arrestation – contre laquelle de très nombreuses voix se sont élevées – est intervenue peu après que la France a modifié sa position sur le Sahara occidental en reconnaissant contre le droit international, le 30 juillet, « la souveraineté marocaine » sur cette terre. L’Algérie avait aussitôt gelé ses relations avec Paris.
Maître Zimeray, l’avocat français de l’écrivain, avait dénoncé auprès de l’Agence France Presse la semaine dernière « un procès fantôme tenu dans le plus grand secret, sans défense, incompatible avec l’idée même de justice ». Il avait par ailleurs affirmé : « Boualem Sansal est clairement l’otage de la relation dégradée entre Alger et Paris ».
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