Moins bonne prise en charge et mortalité plus élevée : comment les femmes atteintes de maladies cardiovasculaires sont victimes des inégalités de genre
Les inégalités sociales et territoriales à l’origine des maladies cardiovasculaires, deuxième cause de décès en France, sont toujours aussi marquées, mais elles sont aussi genrées, révèle, ce mardi 4 mars, une étude de Santé Publique France. Les femmes sont « moins bien prises en charge que les hommes », elles sont « moins souvent hospitalisées en soins intensifs », alors qu’elles « présentent plus de complications aiguës avec une mortalité précoce plus élevée », indiquent les rédacteurs de l’étude.
Pourquoi les femmes sont-elles plus touchées par les risques liés à ce type de maladies ? Le rapport de Santé publique France pointe des pratiques « de plus en plus défavorables à leur santé », comme la consommation de tabac ou d’alcool et la sédentarité, qui sont les principales causes des maladies neurologiques et cardiovasculaires. « Le tabagisme a progressé au sein de certaines générations de femmes », détaillent les rédacteurs de l’étude.
Des disparités territoriales et sociales
Mais un parcours de soins adapté fait aussi défaut. « La femme, lorsqu’elle est non ménopausée et qu’elle est atteinte d’une maladie cardiovasculaire, est très mal prise en charge », indique la professeure Martine Gilard, membre de la fondation Cœur et Recherche, à franceinfo. « Lorsqu’elle a des douleurs, on va lui dire que c’est dans la tête ; “allez vous reposer”. On considère que ce n’est pas possible », relate la cardiologue.
Les discriminations de genre font ainsi des victimes mais les inégalités territoriales ne sont pas en reste, relève également l’étude. L’incidence des hospitalisations pour maladies cardio-neuro-vasculaires est 30 % plus élevée « dans les communes défavorisées » et « la différence atteint 60 % pour l’insuffisance cardiaque et l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) ».
D’autant que des disparités existent également en fonction des catégories socio-professionnelles. Si seulement 11 % de la population présentent une santé cardiovasculaire idéale, il existe une nette différence en fonction du niveau d’études. 4 % des personnes n’ayant pas le bac n’ont aucun problème cardiovasculaire, contre 21 % chez celles ayant un niveau d’éducation supérieur. Au total, en 2022, les maladies cardio-neuro-vasculaires ont entraîné 1,2 million d’hospitalisations et 140 000 décès chez les adultes, soit plus d’un décès sur cinq.
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