Finances publiques : Emmanuel Macron invite mercredi soir les chefs de la majorité à l’Élysée
Signe qu’il y a le feu au lac ? Alors que le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a confirmé que le déficit public en 2023 déraperait «significativement au-delà des 4,9%» du PIB initialement attendus, le président de la République n’entend pas rester les bras ballants. À la vue d’autres prévisions, particulièrement celle de la dette publique, prévue à 109,7% du PIB en 2024 et à 108,1% en 2027, Emmanuel Macron a convié mercredi soir les chefs de partis de la majorité ainsi que les présidents des groupes parlementaires attenants à l’Élysée, d’après une information de France Télévisions confirmée au Figaro de sources parlementaires. Seul Édouard Philippe, en déplacement en Nouvelle-Calédonie, ne pourra y participer.
Une réunion calée pour faire un «point politique», selon le groupe audiovisuel, et aborder la question des finances publiques, la dette et le déficit français étant très scrutés. Notamment par les agences de notation, dont plusieurs doivent donner leur verdict en avril. Mais l’effervescence au sommet de l’État pourrait également avoir un lien avec le dernier rapport annuel de la Cour des comptes, publié la semaine dernière, qui étrille le gouvernement. L’institution lui reproche un scénario initial «improbable» pour 2024 et une trajectoire «peu ambitieuse et fragile» sur le déficit public. Le tout, en jugeant la situation budgétaire «préoccupante», voire «sérieuse».
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«On est solidement installé sur le podium des trois pays les plus endettés de la zone euro», avec la Grèce et l'Italie, avait tancé Pierre Moscovici, le premier président de l'institution. Il y a quelques semaines, le gouvernement avait déjà revu à la baisse son objectif de croissance pour 2024. Ayant longtemps tablé sur 1,4%, l’exécutif n'espère plus dorénavant que 1% sur l'année.