Qui sont Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi, les deux otages français retenus par le Hamas dans la bande de Gaza ?
De l'espoir, mais "pas de certitude". Deux otages franco-israéliens sont encore détenus dans la bande de Gaza alors qu'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, prévoyant la libération d'otages enlevés le 7-Octobre, a été conclu mercredi 15 janvier et doit entrer en vigueur dimanche. "Depuis de trop nombreux mois, nous n'avons pas de leurs nouvelles. (...) Nous espérons vivement qu'ils puissent nous revenir en vie et en bonne santé", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur RTL, jeudi.
La diplomatie française se montre prudente sur le sort d'Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi, car il est pour l'heure, impossible de savoir si ces pères de famille sont vivants, ni s'ils seront concernés par la vague de libération de 33 otages sur les 94 qui sont encore retenus dans la bande de Gaza, dans le cadre d'un échange avec des prisonniers palestiniens détenus en Israël. "C’est ce que nous avons demandé inlassablement" depuis le 7 octobre 2023, a assuré Jean-Noël Barrot.
Lors de l'attaque du Hamas ce jour-là, pas moins de 48 ressortissants français ont perdu la vie, a rappelé le chef de la diplomatie française. Huit autres "ont été pris en otages, deux d'entre eux sont décédés malheureusement, quatre nous sont revenus, dont les enfants d'Ofer et de Ohad, et c'est désormais ces deux otages dont nous attendons le retour", a-t-il rappelé. Voici ce que l'on sait d'eux.
Ofer Kalderon, qui était détenu avec deux de ses enfants, libérés fin 2023

"On a sauté par la fenêtre, on est cachés dans un buisson". C'est le dernier texto que ce père de quatre enfants a envoyé à son ex-épouse, Hadas Kalderon, le 7 octobre 2023. Il a été enlevé dans le kibboutz Nir Oz, proche de la bande de Gaza, avec deux de ses enfants, son fils Erez et sa fille Sahar, âgés de 12 et 16 ans, tandis que la mère de Hadas Kalderon, Carmela Dan, 80 ans, et sa nièce Noya Dan, 12 ans, ont été tuées. Erez et Sahar Kalderon, emmenés dans la bande de Gaza, ont été libérés 51 jours plus tard, le 27 novembre 2023, dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu temporaire.
Leur père, lui, est toujours entre les mains du Hamas ou de ses alliés, s'il est encore en vie. "Ne me demandez pas si Ofer est vivant, je n'en sais rien", lançait Hadas Kalderon un an après l'attaque, le 7 octobre dernier, aux journalistes de TF1. Sa fille Sahar "se sent coupable de l'avoir laissé", ajoutait-elle. "Son père lui a dit : 'S'il te plaît, ne m'oublie pas, bats-toi pour moi, je ne veux pas mourir ici.' Donc comment peut-elle avoir une vie normale ?" La dernière fois que ses enfants l'ont vu avant leur libération, Ofer Kalderon était blessé à la jambe, a rapporté Olivier Jaoui, le cousin d'Hadas Kalderon, sur franceinfo.
Avant d'être enlevé, Ofer Kalderon travaillait comme menuisier. "Il manie le bois pour fabriquer des tables, des chaises", a détaillé Hadas Kalderon au Parisien. Et d'ajouter : "C'est un bon père, aimant et proche de ses enfants. Il leur transmet de très bonnes valeurs, notamment humaines. Sa passion, c’est de faire du VTT dans les montagnes."
Jeudi, Hadas Kalderon a confié sur RTL être "la femme la plus heureuse du monde" depuis l'annonce de l'accord de trêve, la veille. Selon les premiers éléments rendus publics, des otages devraient être libérés au compte-goutte chaque semaine, à partir de dimanche. "Cela veut dire que ça va prendre du temps, mais on espère et on prie pour que tout se passe comme prévu", a-t-elle poursuivi. En Israël, Ifat Kalderon, la cousine d'Ofer Kalderon, a fait part de "sentiments mitigés, d'un côté de la joie, mêlée à un stress horrible".
Ohad Yahalomi, dont aucune preuve de vie n'a émergé depuis le 7-Octobre

Ce franco-israélien a, lui aussi, été enlevé dans le kibboutz Nir Oz, en même temps que son fils Eitan Yahalomi, 12 ans. Ce dernier a été libéré le même jour que les deux enfants d'Ofer Kalderon, un peu moins de deux mois après l'attaque.
Le 7 octobre 2023, le père de famille s'était retranché avec sa femme et ses trois enfants dans une pièce sécurisée de leur maison pour tenter d'échapper aux terroristes. "Après deux heures de cris en arabe et des coups de feu, mon mari a décidé de sortir de la chambre pour fermer la porte. Les terroristes sont entrés dans la maison et ont tiré sur mon mari", a relaté son épouse, Bat Sheva Yahalomi, sur France 2.
Ohad Yahalomi a reçu une balle dans la jambe lors de l'attaque, selon Times of Israël. Le journal raconte que son épouse a été emmenée par les terroristes sur un scooter, avec son bébé et son fils de 10 ans, tandis que le jeune Eitan, 12 ans, était embarqué avec deux autres assaillants. La mère de famille a miraculeusement réussi à s'enfuir avec les deux plus jeunes enfants. "Ils ont couru, en pyjama et en tongs, pendant plus de trois heures", parvenant à regagner le kibboutz, selon le récit du journal israélien, basé sur les propos de Bat Sheva Yahalomi. "Nous pensions qu'Ohad serait là, mais ce n’était pas le cas", a-t-elle relaté.
Depuis, ses proches n'ont pas reçu une seule preuve de vie en quinze mois de captivité. Lors d'une conférence de presse début 2024, la sœur d'Ohad Yahalomi disait "avoir de l'espoir" pour son frère. "C’est le genre de blessures auxquelles on survit", ajoutait-elle sur la chaîne de télévision israélienne Kan. Cet éducateur transmettait "de bonnes valeurs" aux jeunes, a confié l'une de ses cousines au Parisien.