Proche-Orient : neuf civils tués par des bombardements israéliens en Syrie

Israël a mené des frappes jeudi 3 avril dans la province de Deraa, au sud-ouest de la Syrie, tuant neuf civils, selon un bilan provisoire des autorités.

Ce mercredi, l’ONU a dénoncé les actions menées par l’État hébreu, à la suite de la découverte à Rafah, dans la bande de Gaza, d’un charnier où se trouvaient 15 secouristes palestiniens. Le secrétaire général Antonio Guterres s’est dit «choqué par les attaques de l’armée israélienne». Le Figaro fait le point sur la situation.

Syrie : neuf civils tués dans des bombardements israéliens dans la province de Deraa

Les autorités de la province de Deraa, dans le sud de la Syrie, ont annoncé que neuf civils avaient été tués par un bombardement israélien jeudi dans cette province. «Neuf civils ont été tués et d'autres blessés, selon un premier bilan», à la suite d'un bombardement israélien près de la ville de Nawa, dans l'ouest de Deraa, après une «incursion israélienne», ont précisé les autorités dans un communiqué sur leur chaîne Telegram.

L’armée israélienne a affirmé jeudi avoir répondu à des tirs d’hommes armés lors d’une opération dans le sud de la Syrie, ajoutant avoir tiré sur plusieurs combattants qui ont été «éliminés» dans des frappes terrestres et aériennes.

«La présence d’armes dans le sud de la Syrie constitue une menace pour l’Etat d’Israël», a déclaré un porte-parole militaire, ajoutant que l’armée «ne permettrait pas l’existence d’une menace militaire en Syrie et agirait contre elle».

15 secouristes retrouvés morts à Rafah, l’ONU dénonce une «guerre sans limite» menée par Israël

La «fosse commune» où 15 secouristes ont été retrouvés à Rafah après des tirs israéliens sur des ambulances, met en lumière la «guerre sans limite» menée par Israël à Gaza, a dénoncé mercredi 2 avril 2025 l’ONU, tandis que son patron se disait «choqué». Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres «réclame une enquête complète, minutieuse et indépendante» sur toutes les attaques contre les humanitaires, a indiqué son porte-parole Stéphane Dujarric. Ces 15 nouveaux morts retrouvés enterrés il y a quelques jours à Rafah portent à «au moins 408» le nombre d’humanitaires tués dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre 2023, selon cette source.

En outre, Antonio Guterres s’est dit «profondément alarmé» par le nouveau bilan de plus de 1000 personnes tuées depuis la reprise des opérations militaires israéliennes.

Lors d’une conférence de presse par vidéo depuis Gaza, le responsable du Bureau des opérations humanitaires de l’ONU (Ocha) dans les territoires palestiniens, Jonathan Whittall, a raconté «l’expérience choquante» d’avoir participé à la mission ayant découvert ce qu’il a qualifié de «fosse commune».

Les 15 secouristes et humanitaires, dont huit du Croissant-Rouge palestinien et un de l’ONU, étaient «toujours dans leurs uniformes, avec leurs gants, tués alors qu’ils tentaient de sauver des vies», a-t-il lancé. «Les ambulances ont été touchées une par une», a-t-il détaillé, décrivant les véhicules détruits à côté de cette «fosse commune».

Ocha avait dit mardi que la première équipe avait été tuée par les forces israéliennes le 23 mars, et que d’autres équipes d’urgence et d’aide avaient été frappées l’une après l’autre pendant plusieurs heures alors qu’elles cherchaient leurs collègues disparus. «Je commence par ce cas parce que je pense qu’il est très emblématique du point que nous avons atteint à Gaza: ce qui se passe ici défie la décence, défie l’humanité, défie la loi. C’est vraiment une guerre sans limite», a dénoncé Jonathan Whittall. «Quand le cessez-le-feu tenait, nous pouvions livrer de l’aide (...). Maintenant, nous collectons les corps de secouristes».

Les bombardements ont repris depuis le 18 mars

Après plusieurs semaines de cessez-le-feu, Israël a repris le 18 mars ses bombardements sur le petit territoire palestinien et a annoncé mercredi l’extension de ses opérations militaires pour s’emparer de «larges zones» de la bande de Gaza. En raison notamment des ordres d’évacuation, désormais «64% de Gaza n’est pas accessible à la population», a noté le responsable onusien, précisant que quelque 200.000 personnes ont été «redéplacées» depuis la fin du cessez-le-feu, dont environ 100.000 ces derniers jours à Rafah.

Et alors qu’Israël a mis un coup d’arrêt à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza le 2 mars, «la situation humanitaire devient hors de contrôle», a-t-il insisté, notant que les 25 boulangeries gérées par le Programme alimentaire mondial de l’ONU étaient toutes fermées depuis mardi. «C’est une boucle sans fin de sang, de souffrance et de mort. Gaza est devenu un piège mortel», a-t-il lancé. «Mes collègues me disent qu’ils veulent juste mourir avec leur famille. Leur peur la plus grande est de survivre seul».