Aide humanitaire à Gaza : "On attend la confirmation, on n'a pas vu de camions entrer", souligne MSF

Alors qu'Israël a annoncé la reprise de l’aide humanitaire dans l’enclave après des mois de blocus, "on attend la confirmation parce que, pour le moment, on n'a pas vu de camions entrer pour autant", a réagi, lundi 19 mai, sur franceinfo Claire Nicolet, responsable des opérations d'urgence de Médecins sans Frontières (MSF) pour Gaza. Parallèlement, l’armée israélienne lance une nouvelle offensive terrestre massive.

Après des semaines de restrictions sévères, Israël affirme vouloir laisser entrer une "quantité de base de nourriture" pour éviter "la famine" des 2,4 millions de Gazaouis, selon le bureau du Premier ministre Benjamin Nétanyahou. Mais pour Claire Nicolet, cette mesure reste largement insuffisante. "Si c'est pour faire rentrer vraiment des très petites quantités de nourriture, ça ne va évidemment pas suffire. Ça peut même créer pas mal d'insécurité", prévient-elle.

Elle rappelle que le blocus ne concerne pas seulement la nourriture, mais aussi les médicaments, le matériel médical et le fuel, tous essentiels à la survie de la population : "Ce serait une très très bonne nouvelle si la nourriture peut rentrer sur le territoire de Gaza. Mais maintenant faut que ça s'inscrive, et en quantité et dans la durée."

Le manque de fuel particulièrement préoccupant

La situation humanitaire s’aggrave de jour en jour, alors que les bombardements israéliens font chaque jour de nombreuses victimes et que les hôpitaux peinent à faire face à l’afflux de blessés. "Ça devient de plus en plus difficile de soigner tous ces nouveaux blessés. Les besoins aujourd'hui en médicaments, en matériel médical augmentent chaque jour. Malheureusement, les capacités de réponse sont de moins en moins importantes", souligne Claire Nicolet.

Le manque de fuel est particulièrement préoccupant, car il empêche le fonctionnement des groupes électrogènes indispensables aux hôpitaux et aux installations vitales, notamment pour l’accès à l’eau potable. "Il n’y a plus d'électricité, or l'électricité vient des groupes électrogènes et donc il faut absolument du fuel pour travailler dans nos cliniques, travailler dans les hôpitaux, etc. Mais aussi alimenter les unités de dessalement de l'eau qui fonctionnent au fuel", pointe-t-elle.

Face à cette crise, Claire Nicolet appelle à une solution durable : "Il faut une trêve permanente. Il faut que des camions puissent rentrer, il faut que la population retrouve un semblant de sécurité. Et aujourd'hui, on ne va malheureusement pas du tout dans ce sens-là."