"Avec Donald Trump, c'est toujours du billard à plusieurs bandes" : comment l'Elysée s'est mise à la "nouvelle forme de diplomatie" imposée par le président américain
Donald Trump a-t-il repoussé toutes les limites de la politique ? "Nous ne faisons que commencer" a promis le président américain mardi 29 avril, sur un ton triomphaliste, alors qu'il célèbre les cent premiers jours frénétiques de son second mandat à la Maison Blanche, qui a déjà ébranlé le monde et déstabilisé l'Amérique. Savourant l'adulation de partisans rassemblés dans le Michigan, le président de 78 ans a vanté les "100 jours les plus réussis" de l'histoire américaine dans un long discours ressemblant.
Côté géopolitique, le bilan est beaucoup plus mesuré, appelant à la prudence pour beaucoup. Car le Président Américain continue de bousculer les codes et le jeu géopolitique : conflit au Proche-Orient, guerre commerciale avec la Chine ou encore son revirement d'alliance avec Vladimir Poutine, qui a rebattu les cartes de la guerre en Ukraine. Côté européen, on se méfie de Donald Trump. Mais, certains responsables, comme Emmanuel Macron compte sur sa relation privilégiée avec lui pour inverser la tendance.
"Les salons des Français sont devenus ovales comme le bureau à la Maison Blanche"
Une image symbolise ainsi leur relation : ces poignées de mains presque interminables, jamais loin des caméras ou des photographes. Côté coulisses, à l'abri des micros, Emmanuel Macron et Donald Trump se parlent tous les jours au téléphone, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, assure l'entourage du président français. "Une nouvelle forme de diplomatie", selon l'Elysée, qui théorise l'irruption du Président américain dans la vie politique hexagonale.
"Les salons des Français sont devenus ovales comme le bureau à la Maison Blanche", s'amuse un proche. Le chef de l'Etat "se rêve en courroie de transmission, en messager", note un autre, au point de se dire persuadé d'avoir convaincu Donald Trump d'être plus dur avec Vladimir Poutine, pour obtenir un cessez-le-feu.
"Avec Trump, c'est toujours du billard à plusieurs bandes", se méfie pourtant un ami du pouvoir. À l'image d'Emmanuel Macron qui connaît, pour l'avoir côtoyé dès 2017, le côté imprévisible de son homologue, capable "d'aller jouer au golf quand les marchés s'effondrent", dixit un confident. Et un ministre de se rendre à l'évidence : "Une relation étroite avec Trump ne garantit pas qu'on obtienne des choses de lui".