REPORTAGE. "Sa parole ne vaut rien" : les Ukrainiens ne croient pas à la trêve du 8 au 10 mai, annoncée par Vladimir Poutine
Le président russe a annoncé, lundi 28 avril, une trêve de trois jours, du 8 au 10 mai, à l'occasion des 80 ans de la victoire russe sur l'Allemagne nazie. Une énième promesse à laquelle les Ukrainiens ne croient pas, après la trêve à Pâques qui n'avait pas tenu.
Depuis Kiev, Volodymyr Zelensky dénonce une nouvelle tentative de manipulation du Kremlin. "Tout le monde doit attendre le 8 mai pour un cessez-le-feu, uniquement pour que Poutine ait le silence pendant sa parade. Mais nous, on s'intéresse aux vies humaines, pas aux parades ! Il n'y a aucune raison d'attendre. Le cessez-le-feu doit être immédiat, entier, inconditionnel et pour 30 jours."
"Ils vont tirer quand même"
Tous les Ukrainiens que franceinfo a rencontrés, lundi, disent la même chose : on ne peut accorder aucun crédit aux paroles du président russe. Ivan, habillé en kaki de la tête aux pieds, part rejoindre son unité du côté de Donetsk : "En tant que militaire de l'armée ukrainienne, je peux vous dire que les tirs ne s'arrêteront pas. Sa parole ne vaut rien ! Même s'il dit qu'il a donné l'ordre de ne pas tirer, ils vont tirer quand même. Une personne qui continue à tirer sur les civils, elle ne mérite pas d'être appelée un être humain."
C'est pour ça qu'il n'y a pas d'issue, dit Sofya Fedina, députée de l'opposition : "Poutine se moque de la paix. Il se moque de ce que pensent les autres. Il prépare simplement son industrie militaire à envahir n'importe quel autre pays. Il considère chaque négociation comme une faiblesse. Et plus on négocie avec lui, plus il devient fort." Beaucoup ne croient plus à un vrai cessez-le-feu et réclament un appui massif des Européens pour mettre militairement fin à la guerre.