Brésil : Jair Bolsonaro a bien fomenté le coup d’État, selon un rapport du procureur

Les preuves sont là, implacables : l’ancien président d’extrême droite du Brésil, Jair Bolsonaro, a bien fomenté un coup d’État et tenté d’empêcher coûte que coûte sa défaite électorale face à Lula lors des élections de 2022. C’est ce que démontre le rapport de 500 pages publié par le bureau du procureur général de la République du Brésil, remis à la Cour suprême fédérale et divulgué le 14 juillet par le quotidien O Globo.

Rédigé sous la houlette du procureur général Paulo Gonet, le réquisitoire est sans appel : oui, Jair Bolsonaro « a agi systématiquement, tout au long de son mandat et après sa défaite électorale, pour inciter l’insurrection et déstabiliser l’État de droit », écrit le procureur. Sept autres prévenus sont également ciblés par le rapport, des militaires comme son ancien aide de camp, Mauro Cid, dont la déposition incrimine Jair Bolsonaro, et quatre ex-ministres, qui, selon le parquet général, font partie du « noyau dur » de l’organisation criminelle responsable du coup d’État.

Bolsonaro risque jusqu’à 43 années de prison

Le rapport présente des preuves abondantes : enregistrements, documents manuscrits, échanges de mails, fichiers numériques qui « renforcent la matérialité du crime », estime Paulo Gonet. Deux hauts gradés, Freire Gomes et Baptista Junior, ont témoigné avoir subi des pressions pour adhérer au plan. Celui-ci consistait à annuler les élections, arrêter des fonctionnaires et intervenir auprès des tribunaux.

Quant à l’attaque du 8 janvier 2023, qui avait ébranlé le Brésil, elle n’a pas été l’objectif initial du groupe mais est devenue « souhaitée et encouragée lorsqu’elle est devenue la dernière option possible », précise le rapport.

Accusé de cinq crimes, dont les plus importants sont tentative de coup d’État, abolition violente de l’État de droit et organisation criminelle armée, Jair Bolsonaro encourt jusqu’à quarante-trois ans de réclusion. Le procès devrait avoir lieu d’ici à septembre. Lula a vertement répliqué à Donald Trump qui a accusé le Brésil de « persécuter » Jair Bolsonaro.

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