Au Brésil, le jour le plus long pour Bolsonaro poursuivi pour sa tentative de coup d’État

Dans la capitale brésilienne, la sécurité a été renforcée. À Brasília, l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro sera fixé sur son sort, ce mardi. C’est en effet ce jour que la Cour suprême doit valider une procédure à son encontre pour sa tentative de coup d’État en janvier 2023. Cinq des onze juges doivent évaluer à partir de 13 h 30 (9 h 30 heure locale) s’ils disposent d’éléments suffisants pour ouvrir un procès pénal contre lui et sept autres inculpés, tous soupçonnés d’avoir fait partie du « noyau crucial » d’un coup d’État présumé.

Les investigations menées par la police fédérale ont duré près de deux ans. Les autorités ont remis un rapport de 900 pages au parquet en novembre dernier où elles décrivent « l’existence d’une organisation criminelle qui a agi de façon coordonnée en 2022, dans la tentative de maintien du président de l’époque au pouvoir ».

Empêcher le retour de Lula

Jair Bolsonaro, qui a dirigé le pays de 2019 à 2022, fait l’objet d’une demande d’inculpation avec une trentaine d’autres personnalités (ex-ministres, militaires) pour « abolition violente de l’État démocratique de droit, coup d’État et organisation criminelle ». L’objectif étant d’empêcher le retour au pouvoir de Luiz Inácio Lula da Silva après sa victoire à la présidentielle de 2022.

Cette enquête mentionne également les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasília. Une semaine après l’investiture de Lula, des milliers de sympathisants bolsonaristes avaient alors envahi et saccagé les bâtiments de la Cour suprême, du Parlement et le palais présidentiel.

Après l’échec de l’ex-président dans sa tentative de réélection, le plan présumé aurait prévu l’élaboration d’un décret pour organiser un nouveau scrutin, mais aussi l’assassinat de Lula, de son vice-président Geraldo Alckmin et du juge Alexandre de Moraes honni du clan Bolsonaro. Le coup d’État n’a finalement pas eu lieu, faute de soutien de membres du haut commandement militaire, selon le ministère public.

Bolsonaro se rêve en Donald Trump

À 70 ans, l’ancien militaire encourt une peine cumulée pouvant dépasser les 40 ans de prison. Déjà déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour « abus de pouvoir » et « utilisation indue des moyens de com­munication », Jair Bolsonaro se dit victime de « persécution ». Devant cette situation, l’ex-président se compare souvent à Donald Trump et observe avec espoir le retour à la Maison-Blanche du dirigeant états-unien. Dans sa bataille contre la démocratie et la justice, Bolsonaro compte sur Washington pour jouer de son « influence » en sa faveur.

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