Déploiement militaire et blocage des arrivées de réfugiés : Donald Trump s'attaque à l'immigration

Après avoir entrepris de démanteler les programmes fédéraux de promotion de la diversité, Donald Trump a continué mercredi 22 janvier d'empiler les mesures et annonces anti-immigration.

L'armée va déployer "1 500 militaires supplémentaires à la frontière" avec le Mexique en vertu d'un décret signé par Donald Trump, a dit sa porte-parole Karoline Leavitt mercredi lors d'un très court échange avec les journalistes.

Ils vont s'ajouter aux plus de 2 000 militaires qui sont déjà présents le long de cette frontière, où arrivent des migrants venus principalement d'Amérique centrale et du Sud.

La nouvelle administration américaine a aussi suspendu jusqu'à nouvel ordre toute arrivée aux États-Unis de réfugiés ayant demandé l'asile, y compris ceux qui l'ont obtenu, une décision qui concerne des milliers de personnes à travers le monde.

À lire aussiExpulsion, fin du droit du sol, état d'urgence : Trump s'attaque d'entrée à l'immigration

Le ministère américain de la Justice a lui menacé les autorités locales de poursuites en cas de non-application des politiques anti-immigration de Donald Trump, qui s'est engagé à expulser des millions de personnes sans papiers.

Une première loi anti-immigration adoptée

Le Congrès américain a adopté le premier projet de loi de la seconde présidence Trump qui requiert la détention automatique par les forces de l'ordre fédérales de migrants en situation irrégulière qui ont été condamnés ou inculpés pour certains délits.

Il a été adopté par la Chambre des représentants à majorité républicaine avec 263 voix pour et 156 contre. Une quarantaine d'élus démocrates ont voté pour le texte, signe des tendances mouvantes sur le sujet de l'immigration au sein de la classe politique américaine.

Une promulgation dans la foulée par Donald Trump est attendue, lui qui a promis lundi dans son discours d'investiture de "renvoyer des millions et des millions d'étrangers criminels là d'où ils viennent".

Des élus démocrates ont dénoncé le coût faramineux, selon eux, de la mesure adoptée mercredi, avançant le chiffre de 83 milliards de dollars sur les trois premières années.

"C'est beaucoup d'argent à dépenser pour un projet de loi qui va entraîner le chaos", a déclaré la sénatrice démocrate Patty Murray sur X.

Pour l'élue de gauche Alexandria Ocasio-Cortez, cette loi est une pente glissante qui va éroder encore davantage l'État de droit. "Dans quelques mois, il y aura des membres du Congrès qui auront voté pour ce texte et qui prétendront qu'ils n'étaient pas au courant de toutes les mauvaises choses qui vont se produire à cause de lui", a-t-elle lancé depuis l'hémicycle.

Le projet de loi a été baptisé "Laken Riley Act", du nom d'une étudiante de 22 ans tuée en février 2024 dans le sud-est des États-Unis par un immigré vénézuélien en situation irrégulière. José Antonio Ibarra, 26 ans, avait été arrêté avant ce meurtre pour un vol à l'étalage. Il a depuis été condamné à une peine de prison à perpétuité incompressible.

Avec AFP