"C'est dévastateur pour notre sécurité" : chez les républicains américains, le malaise s'accentue face aux positions de Donald Trump sur l'Ukraine
C'était il y a une semaine, le 13 mars. L'élu républicain Chuck Edwards était venu lors d'un débat public défendre les coupes budgétaires et la politique étrangère de Donald Trump à Asheville, en Caroline du Nord. L'élu est hué en tentant de répondre à une question sur l'Ukraine, et sur Donald Trump accusé de soutenir davantage le dictateur Vladimir Poutine que le peuple ukrainien.
Chuck Edwards tente bien de relativiser cette position, de s'en désolidariser, mais la séquence illustre bien ce malaise chez les électeurs comme chez les élus républicains. Un sentiment qui s’est intensifié après plusieurs décisions controversées comme l’humiliation de Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche et le refus des États-Unis de voter une résolution à l’ONU, condamnant la Russie comme agresseur de l'Ukraine.
"Nous faisons le jeu de Poutine"
Le désaccord est de plus en plus partagé. Don Bacon, membre de la Chambre des représentants républicain, ne mâche plus ses mots. "Poutine a envahi l'Ukraine, il bombarde des villes, et il les bombarde encore plus depuis que le président Trump s'est montré si dur avec Volodymyr Zelensky, déclare l'élu républicain sur CNN. Nous faisons le jeu de Poutine, et c'est dévastateur pour notre sécurité nationale, notre diplomatie."
Don Bacon n'est pas le seul à ne plus se retrouver dans la nouvelle doctrine du parti républicain, "America First", qui a remplacé en quelques années celle qui voyait les États-Unis comme le défenseur de la démocratie à travers le monde et soutenait sans réserve l'Ukraine contre la mainmise autoritaire de la Russie.