Guerre au Proche-Orient : un sommet des pays arabes en Egypte pour tenter de parler d'une seule voix sur la reconstruction de Gaza

Alors que Donald Trump veut, le plus sérieusement du monde, faire de la bande de Gaza, ravagée par seize mois de bombardements israéliens, un projet immobilier, une "Côte d'Azur" du Moyen-Orient, les pays arabes répondent enfin. Mardi 4 mars se tient au Caire (Egypte) un sommet pour la reconstruction de Gaza, excluant tout déplacement de populations comme le souhaiteraient les Américains et les Israéliens.

Pour l'Egypte, c'est une ligne rouge depuis le début de la guerre : il est hors de question de recevoir les Gazaouis sur ses terres.

"Impossible, illogique et inhumain"

Directeur adjoint du Centre égyptien pour les études stratégiques, un think tank proche de l'armée, le général Mohamed Ibrahim El Dewery s'offusque de la proposition américaine.

"C'est totalement inacceptable au niveau des dirigeants, des institutions et du peuple égyptien, lâche-t-il. Il n'est pas possible pour nous de faire venir plus de deux millions de personnes. J'espère que cela n'arrivera pas. C'est impossible. C'est illogique et inhumain." 

Depuis un mois, l'Egypte assure qu'elle a un plan pour éviter ce déplacement de population. Si ce projet n'est toujours pas chiffré, il mise sur un système de rotation et devrait être présenté dans la journée. "Il y aura trois étapes, chacune d'entre elles comporte un travail sur le terrain, décrit Mohamed Ibrahim El Dewery. Nous reconstruirons une zone et les habitants de cette zone seront déplacés vers une autre déjà reconstruite, plus calme."

Incapables de s'entendre depuis le début de la guerre, les pays arabes pourraient bien parler d'une seule voix au Caire contre ce qu'ils estiment être une provocation dangereuse venant de Washington.