Censure : après les gages de Bayrou, les socialistes annoncent ne pas voter le texte
Retraites, santé, budget… François Bayrou a listé dans une lettre adressée aux socialistes ses gages budgétaires afin de prévenir un vote de la motion de censure par les députés du groupe de Boris Vallaud. Un document de trois pages en forme d’inventaire des multiples mesures déjà dévoilées par le gouvernement.
Jours de carences, remboursement des médicaments, logement, abandon de suppression de poste
À commencer par « l’annulation (du) déremboursement » partiel des médicaments et des consultations médicales, et de la rallonge « d’un milliard d’euros » des dépenses de santé, que le Premier ministre avait déjà annoncées mardi 14 janvier. François Bayrou confirme également « l’abandon » des 4 000 suppressions de postes d’enseignants, mais aussi des « deux jours de carence » supplémentaires pour les fonctionnaires. Le chef du gouvernement renonce également aux coupes prévues pour l’Outre-mer, dont le budget sera au contraire « supérieur à celui (de) 2024 », et pour France Travail qui ne sera donc pas amputé de 500 postes.
Côté fiscalité, le Premier ministre acte le « maintien » de la nouvelle « contribution différentielle sur les hauts revenus » en attendant de la remplacer « au plus tard » en 2026 par un « dispositif pérenne de lutte contre une injuste optimisation fiscale ». De même, la « surtaxe provisoire » sur les grandes entreprises sera conservée, « pour un montant attendu de 8 milliards d’euros ». S’y ajouteront 400 millions de plus sur la « taxation des rachats d’actions », un rabot du même montant sur le Crédit impôt recherche, ainsi qu’une hausse minime (0,1 point) de la taxe sur les transactions financières.
En matière de logement, le Premier ministre s’engage à généraliser le prêt à taux zéro « dans toute la France » pour les logements neufs, ou encore à « soutenir » une hausse de 0,5 point des « frais de notaire » à la main des départements. « Au total », François Bayrou rappelle que « la hausse des recettes en 2025 par rapport à 2024 serait de 21 milliards d’euros », tandis que 32 milliards d’économies sont escomptés en parallèle.
« Béquille à la continuité de la politique » du gouvernement
« Certains, dans cet Hémicycle, élus pourtant pour en finir avec le macronisme, s’apprêtent aujourd’hui à sauver votre gouvernement et à servir de béquille à la continuité de sa politique », a estimé Manuel Bompard au perchoir de l’Assemblée, à l’intention de François Bayrou. « Ils prétendent qu’il faut attendre de voir quelques jours ou quelques semaines. Quelle ridicule justification », a fustigé le coordinateur de la France Insoumise.
« Les concessions listées par François Bayrou sont en grande partie le résultat du travail parlementaire mené cet automne par le nouveau front populaire », écrit de son côté Marine Tondelier, . « Nous n’irons donc pas jusqu’à les présenter comme des avancées », tempère la secrétaire nationale des Écologistes, « mais nous pouvons être fiers d’avoir protégé les Français de grands reculs sociaux en perspective », assure-t-elle. « Sur le front de l’écologie toutefois, l’heure est clairement à l’inaction et nous le condamnons avec la plus grande fermeté », regrette Marine Tondelier, rappelant enfin le vote des écologistes pour la censure du gouvernement.
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