Violences sexuelles : la CEDH va examiner la requête de l’actrice Sand Van Roy dans l’affaire Luc Besson

C’est un fait assez rare pour être souligné : selon les informations de Mediapart, une requête visant l’État français vient d’être jugée recevable par la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Elle a été déposée en octobre 2023 par Sand Van Roy, actrice belgo-néerlandaise qui accuse le cinéaste Luc Besson de viols.

La plainte de cette dernière, déposée en 2018, avait débouché sur un non-lieu prononcé par une juge d’instruction en 2021, confirmé par la Cour de Cassation en 2023.

Une plainte classée sans suite en France

Une fois tous les recours juridiques épuisés, les victimes présumées peuvent porter leur affaire devant la CEDH dans l’optique de faire condamner leur pays d’origine. Il est rare que cette instance examine les requêtes : Mediapart explique qu’elle ne se penche que sur 10 % des demandes.

En 2018, la comédienne et ex-mannequin, âgée de 30 ans à l’époque, avait déposé plainte contre le célèbre réalisateur de 59 ans, l’accusant de l’avoir violée au palace Le Bristol, à Paris, où il séjournait.

Sand Van Roy estime que « son intégrité physique et morale en tant que femme dénonçant des violences sexuelles n’a pas été respectée », relate Mediapart. Elle dénonce la « victimisation secondaire » qu’elle a pu subir, soit la violence et la maltraitance pendant la procédure judiciaire.

Une procédure vécue comme un traumatisme par la plaignante

Elle invoque par exemple la réalisation d’un examen proctologique traumatisant et inutile deux ans après les faits, explique le média d’investigation. Elle se plaint enfin du manque d’équité de la procédure et estime ne pas avoir bénéficié d’une « enquête complète et exhaustive ».

En 2025, quatre requêtes de ce type ont déjà abouti à une condamnation de l’État français, rappelle Mediapart, mettant au jour le mauvais traitement de la justice française des dossiers de violences sexuelles.

Contactés par le média indépendant, Sand Van Roy et son avocat Pascal Créhange n’ont pas souhaité faire de commentaire, et Luc Besson n’a pas répondu.