Les États-Unis favorables à "une alternative" pour l'aide humanitaire à Gaza, selon Marco Rubio

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a exprimé son inquiétude et s'est dit ouvert, jeudi 15 mai, à toute nouvelle idée permettant d'acheminer de l'aide à Gaza après qu'un plan soutenu par les États-Unis et Israël a été vivement critiqué.

Une nouvelle fondation soutenue par les États-Unis a annoncé mercredi vouloir commencer ses distributions d'aide ce mois-ci à Gaza, privé par Israël de toute nourriture et aide humanitaire depuis plus de deux mois.

"Nous sommes préoccupés par la situation humanitaire là-bas", a déclaré Marco Rubio aux journalistes après des informations faisant état de famine dans le territoire palestinien ravagé par la guerre.

"J'entends des critiques concernant ce plan. Nous sommes ouverts à une alternative si quelqu'un en a une meilleure. Nous sommes favorables à toute l'aide possible sans que le Hamas puisse la voler à la population", a déclaré Marco Rubio lors d'une visite en Turquie.

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Il a indiqué avoir évoqué la situation à Gaza lors d'un entretien téléphonique jeudi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, alors que le président Donald Trump effectue une tournée dans les monarchies arabes du Golfe

Plus aucune aide humanitaire n'est entrée depuis le 2 mars dans le territoire palestinien, assistance pourtant vitale pour les 2,4 millions de Gazaouis qui y habitent.

La Fondation humanitaire de Gaza (GHF) a annoncé mercredi qu'elle entendait commencer à distribuer de l'aide dans la bande de Gaza d'ici la fin du mois de mai.

L'ONU dit son opposition

De son côté, un porte-parole de l'ONU a affirmé que l'instance onusienne ne participera pas à ce projet.

"J'ai dit clairement que nous participons aux opérations d'aide en accord avec nos principes de base. Comme nous l'avons dit de façon répétée, ce plan de distribution n'est pas en accord avec nos principes de base, y compris ceux d'impartialité, de neutralité et d'indépendance, et nous ne participerons pas à ça", a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU.

Il a indiqué que l'ONU "a un plan, un plan excellent prêt à être appliqué dès que l'on nous permettra de faire notre travail", rappelant que des camions chargés notamment de 171 000 tonnes de nourriture attendent de pouvoir entrer dans le territoire.

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Avec ces provisions, "nous pourrions nourrir tout le monde" dans la bande de Gaza "probablement pendant quatre mois", "de façon efficace", a-t-il ajouté.

L'ambassadeur israélien à l'ONU, Danny Danon, qui répète que son pays ne permettra pas un retour au système d'aide précédent qui selon lui sert le Hamas, a appelé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à "revoir son approche" sur ce nouveau plan de distribution d'aide.

Il a assuré qu'Israël allait "faciliter" le travail de la Fondation, mais "nous ne les financerons pas", a-t-il ajouté.

Avec AFP