«C’était une journée historique.» Au lendemain d’un Congrès exceptionnel réuni à Versailles, qui a entériné l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, Manuel Bompard savoure une «grande victoire» menée par les militantes féministes et les associations. «C’est aussi l’aboutissement d’un long combat politique», s’est félicité ce mardi le coordinateur national de La France insoumise (LFI).
Un enthousiasme relativement tempéré par sa volonté d’aller plus loin. «Inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution c’est fondamental, mais ensuite la bataille continue pour faire en sorte que ce droit soit effectif», a avancé le député des Bouches-du-Rhône depuis le plateau de «Télématin» sur France 2. Et de demander «la suppression de la clause de conscience» des professionnels de santé. Pour Manuel Bompard, la clause de conscience constitue «une entrave à faire en sorte que ce droit [à l’IVG], qui est désormais reconnu dans la Constitution, puisse être effectif». Pour étayer son propos, l’Insoumis s’appuie sur une statistique : «Aujourd’hui, vous avez une femme sur quatre qui est obligée de changer de département quand elle veut avoir recours à l’IVG parce qu'il n’y a pas suffisamment de praticiens.» Un chiffre légèrement surévalué. En 2022, 17% des avortements ont été réalisés en dehors du département de résidence des patientes, d’après une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
Dimanche, à l’approche du vote des parlementaires à Versailles, le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti réaffirmait néanmoins le maintien de ce droit : «Le médecin qui ne voudra pas [pratiquer une IVG] aura évidemment le droit et la liberté de ne pas vouloir. On ne va pas violer les consciences. Et ça, c’est d’ores et déjà garanti par la Constitution.»