Société Générale : trois syndicats appellent à la grève pour le maintien du télétravail

CapGemini, Ubisoft, Amazon… Alors que ces grandes entreprises américaines ont décidé de reprendre la main sur le télétravail, c’est au tour d’une firme bancaire française, la Société Générale, de vouloir restreindre cette pratique. Mais l’intersyndicale de la banque – la CFDT, la CGT et la CFTC – appelle les salariés à faire grève, ce vendredi 27 juin, pour le maintien de leur quota de jours de travail à distance. La date de mobilisation est stratégique, puisque c’est la veille de week-end et de fin de mois. Elle est donc « décisive pour beaucoup d’opérations bancaires », a écrit l’intersyndicale dans un communiqué publié lundi 23 juin.

Le mouvement entend protester contre la décision de passer, dans la plupart des cas, de deux à un jour de télétravail par semaine, annoncée par un simple de mail de Slawomir Krupa – le directeur général – selon les syndicats. Quelques jours après l’envoi de ce message, « la direction a reçu les syndicats représentatifs » qui ont alors « dénoncé la brutalité du mail et les difficultés qu’une telle décision pourrait générer pour beaucoup » de salariés, selon leur communiqué. La grève de ce vendredi est la deuxième de l’année après une première journée d’action le 25 mars faisant suite à l’échec fin 2024 des négociations annuelles obligatoires.

« Une violation manifeste de l’accord d’entreprise »

Dans la foulée du mail expéditif de la direction, le syndicat FO a déploré de son côté, vendredi 20 juin, le fait que ce passage en force intervienne dans « un contexte de tensions sociales déjà fortes au sein du groupe, marqué par les restructurations, les suppressions de postes et les transformations incessantes ». L’organisation syndicale dénonce une « politique autoritaire » des dirigeants sur le sujet, et y voit une « remise en cause flagrante des droits des salariés, une violation manifeste de l’accord d’entreprise toujours en vigueur, un mépris total des règles du dialogue social et des obligations de négociation ».

« Cette détérioration des conditions de travail trouve sa véritable source dans la volonté de réduire les effectifs : décourager et pousser les plus jeunes collaborateurs à démissionner, mettre d’autres salariés en difficulté pour mieux les licencier », a écrit de son côté la CFTC, mardi 24 juin, dans un communiqué. À cette journée de grève s’ajoute une opération « Tous sur site » le jeudi 3 juillet. L’objectif est de démontrer les difficultés logistiques si les salariés revenaient tous en même temps sur leur lieu de travail.

Par ailleurs, la Société Générale est dans la tourmente. La banque est soupçonnée d’avoir offert des services à de grosses entreprises, tel le groupe Lactalis, pour les aider à frauder le fisc. Une enquête, menée par l’Office national antifraude (Onaf), et ouverte par le Parquet National Financier (PNF) est en cours. Des perquisitions se sont déroulées, mardi 24 juin, dans les locaux de la banque française à La Défense, près de Paris, et au Luxembourg. Quatre personnes, notamment des cadres de la Société générale, ont été placées en garde à vue, avant d’être remis en liberté mercredi 25 juin au soir.

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